Dernière modification de l’article le 7 octobre 2019 par Admin

Notre cerveau adore bouger ou… penser à bouger. Pour notre cerveau il n’y a pas de différence entre la réalité et ce qui est visualisé. D’où la puissance de la visualisation.

 

La mémoire procédurale

L’apprentissage scolaire sollicite beaucoup la mémoire explicite, celle qui permet de retenir le sens des mots ou la fonction des choses. C’est dans la mémoire explicite que l’on stocke notre connaissance du monde, celle que l’on peut exprimer verbalement.

Mais il y a un autre type d’apprentissage très important, celui des nouveaux mouvements, qui repose sur un système mnésique distinct appelé mémoire procédurale. Quand on apprend à lacer ses chaussures, à aller à vélo ou à jouer au tennis, on fait appel à sa mémoire procédurale.

Celle-ci permet d’automatiser progressivement des mouvements complexes, de sorte qu’au bout d’un moment, ceux-ci deviennent inconscients. C’est cette libération de la pensée qui nous permet par exemple de conduire notre voiture en plein centre-ville tout en expliquant quelque chose de compliqué à quelqu’un.

La répétition et visualisation

Comme pour la mémoire explicite, c’est la répétition qui va permettre aux gestes de s’automatiser et de passer dans la mémoire procédurale. C’est ce qu’on appelle couramment l’entraînement ou la pratique.

Mais une fois que la gestuelle générale a été mémorisée, il semble qu’il y ait une autre façon d’améliorer l’exécution d’un mouvement et c’est simplement de penser au geste en question ! En effet, la simple répétition mentale du mouvement, un procédé que l’on nomme « imagerie mentale », est couramment utilisé par les athlètes de haut niveau pour aller chercher les précieuses fractions de secondes au fil d’arrivée.

Les skieurs de descente répètent ainsi mentalement tout le trajet de leur course avant d’amorcer leur descente. Ils imaginent chaque virage, effectuent mentalement les transferts de poids appropriés et essaient de ressentir le contact de leur ski avec la neige. En fait, pour qu’elle soit efficace, l’imagerie mentale doit intégrer le maximum des caractéristiques sensorielles pertinentes pour l’action à perfectionner.

De nombreuses études ont démontré que lorsqu’on imagine une action ou qu’on exécute réellement la même action, les régions cérébrales impliquées sont très similaires. Seules les régions impliquées dans la commande motrice de l’action ne s’activent pas lorsqu’on ne fait que l’imaginer.

Visualiser mentalement un mouvement va donc stimuler une majorité des régions cérébrales requises lorsqu’on exécute réellement le mouvement. Cette stimulation permettra, lorsqu’on aura à exécuter véritablement le mouvement, de solliciter les assemblées de neurones correspondantes plus facilement, et donc d’augmenter l’efficacité du mouvement.

Mouvement et oxygénation du cerveau

Mais l’imagerie mentale n’est qu’un outil parmi d’autres pour améliorer ses performances motrices et sa mémoire procédurale. La bonne vieille répétition durant les cours d’éducation physique et le sport en général sont importants pour un autre raison bien simple : l’exercice, parce qu’il augmente l’oxygénation du cerveau, améliore aussi son fonctionnement.

Et cela se confirme non seulement par de meilleurs temps de réaction et de meilleurs scores à des tâches spatiales ou mathématiques, mais également au niveau neuronal, avec une augmentation de la création de nouveaux neurones, de leur survie et de leur résistance aux dommages et au stress.

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Voir la partie 2 de l’article

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Dossier / Texte : Bruno Dubuc Le cerveau à tous les niveaux

Bruno Dubuc

Fondateur & editeur
www.lecerveau.mcgill.ca

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