Dernière modification de l’article le 2 juin 2016 par Admin

Comment apprend-on ? C’est le thème de la conférence de presse du 2 juillet 2004 qui s’est tenue au CNRS. L’orthographe, le rôle des émotions dans la capacité de mémorisation, et le rôle de l’environnement social dans la réussite scolaire ont été les principaux sujets abordés par les intervenants.

Au cours du développement, marcher, parler, lire, compter, s’adapter à l’environnement socio-culturel, nécessitent un apprentissage. Apprendre, c’est mettre en place, au fur et à mesure de la maturation, des comportements adaptés aux contraintes environnementales. L’apprentissage est un processus lié au développement cérébral conduisant, à terme, à la mise en œuvre de stratégies automatiques, pour une situation environnementale donnée. Ainsi, le processus d’apprentissage est fortement dépendant des capacités de mémorisation, elles-mêmes étroitement liées aux mécanismes qui contrôlent et modulent le développement cérébral.

Comprendre les mécanismes qui président à l’apprentissage s’inscrit dans le débat, déjà fort ancien, de l’inné et de l’acquis. Mais force est aujourd’hui de constater, même à la lumière des travaux de recherche les plus récents, que nul n’est capable d’identifier formellement les parts respectives de l’inné et de l’acquis. L’apprentissage et la mémorisation, dans leurs maturations conjointes, procèdent de ces deux modalités, dépendants à la fois de l’expression de facteurs génétiques intrinsèques à l’espèce et de facteurs épigénétiques extrinsèques, liés au milieu environnant. On sait aujourd’hui que les contraintes du milieu environnant, les facteurs épigénétiques, sont susceptibles de moduler l’expression des facteurs génétiques, le  décryptage des processus mis en jeu au cours de l’apprentissage et de la mémorisation est donc devenu encore plus complexe.

Comprendre la façon dont nous apprenons nécessite donc d’explorer ce puzzle dont chaque pièce, chaque découpe, chaque frontière commune, apportent du sens à la logique des processus qui sont mis en place au cours du développement et qui concourent, en synergie, à l’acquisition de divers apprentissages qu’il s’agisse de la lecture, du calcul, de l’écriture…

Les recherches dans ce domaine, et en particulier celles menées dans les laboratoires spécialisés du CNRS, comme nous le verrons dans les exposés de cette conférence de presse, s’appuient sur des approches pluridisciplinaires et interdisciplinaires, impliquant des chercheurs du domaine des neurosciences cellulaires et intégratives, de la neuropsychologie, de la linguistique, des sciences sociales et humaines. Les outils et les méthodes d’investigations sont divers : de l’utilisation de modèles de souris transgéniques invalidées pour certains gènes impliqués dans les mécanismes de mémorisation à l’analyse d’enquêtes statistiques réalisées en milieu scolaire, de l’étude de réseaux de neurones in situ à leur modélisation mathématique, en passant par l’expérimentation chez l’homme en neurosciences cognitives au cours du développement.

C’est en croisant l’ensemble des résultats acquis dans ces différents secteurs de la recherche que s’ouvrent aujourd’hui quelques pistes majeures dans la connaissance des mécanismes qui président à l’apprentissage et la mémorisation. Au-delà de leur intérêt conceptuel, ces résultats apportent, sans aucun doute, matière à applications pour l’ensemble des professionnels de la pédagogie.

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