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Des chercheurs du CNRS et de l’Inserm viennent aujourd’hui d’observer une relation linéaire entre l’excès de poids et certaines capacités cognitives à un stade plus précoce, dans une population adulte d’âge moyen en bonne santé.

Quelques études ont déjà suggéré un lien entre l’obésité et les démences séniles, mais généralement à un stade avancé de chacun de ces troubles. Des chercheurs du CNRS et de l’Inserm viennent aujourd’hui d’observer une relation linéaire entre l’excès de poids et certaines capacités cognitives à un stade plus précoce, dans une population adulte d’âge moyen en bonne santé. Le suivi de cette population sur 5 ans montre par ailleurs une évolution moins favorable des résultats aux tests cognitifs standards chez les personnes d’indice de masse corporelle (IMC)(1) élevé. Cette étude paraît le 9 octobre 2006 dans la revue Neurology.

Les chercheurs de l’unité Inserm 558 à la faculté de médecine de Toulouse et du laboratoire Travail et Cognition (CNRS, Université Toulouse 2) ont analysé l’indice de masse corporelle et les performances dans des épreuves de mémoire, d’attention, et de vitesse de traitement des informations sur une population de 2223 hommes et femmes de 32 à 62 ans. Le recueil des données s’est effectué entre 1996 et 2001 dans le cadre de l’étude VISAT (Vieillissement, santé, travail).

Dans l’ensemble des tests, les performances des personnes d’indice de masse corporelle élevé se sont révélées inférieures à celles des individus d’IMC faible. Par exemple, lors du test de mémoire, les sujets dont l’IMC était égal à 20 kg/m² retenaient en moyenne 9 mots sur 16, alors que ceux dont l’IMC était égal à 30 kg/m² ne se souvenaient que de 7 mots. De plus, les IMC élevés semblent également associés à un léger déclin de la mémoire sur 5 ans. Ces résultats ont été obtenus après élimination de nombreux biais potentiels, notamment le niveau d’éducation des sujets, la présence de diabète ou une pression sanguine élevée, facteurs susceptibles de modifier les résultats.
Le lien entre l’IMC et les fonctions cognitives pourrait s’expliquer par l’action de substances sécrétées par les cellules adipeuses sur le tissu neuronal ou par les conséquences vasculaires de l’obésité, déjà mises en cause dans certaines démences.


Ces résultats doivent pour l’instant être interprétés avec prudence. Les recherches à venir devront les confirmer sur une durée de suivi plus longue et vérifier si les effets observés sont spécifiques aux capacités cognitives testées ou plus généraux. Ces travaux permettent toutefois d’entrevoir la possibilité de prévenir le vieillissement mental en agissant précocement sur les différents facteurs de dérèglement du comportement alimentaire et du métabolisme.

Texte : CNRS

 

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