Dernière modification de l’article le 4 juillet 2022 par Admin


Avez-vous déjà voulu aider quelqu’un et finalement cela s’est retourné contre vous ?
Par exemple, vous avez essayé d’aider cet élève. Vous y avez consacré du temps, de l’énergie mais celui-ci reste insatisfait de votre aide.

Voilà !  Vous êtes tombé dans jeu psychologique le fameux triangle de Karpman !
 
Quand vous êtes dans la relation d’aide, comme l’enseignement, la formation, le coaching scolaire vous êtes susceptible  de tomber dans le piège du triangle de Karpman.
 
Ce piège est un jeu psychologique qui non seulement ruine votre intervention d’aide mais en plus se retourne contre vous et qui vampirise votre temps et énergie.
 
Ce jeu psychologique du triangle de Karpman qu’est-ce que c’est ?
 
Comment savoir aider sans tomber dans ce piège ?
 
 

 

Le triangle de Karpman.

Stephen Karpman  en 1968 a mis en évidence ce jeu psychologique dans les relations humaines notamment quand il y a une relation d’aide au départ [1].

La personne qui veut aider est en position de sauveur et la personne qui est aidée est en position de victime.

Bien entendu, tout cela est inconscient. Personne ne va se dire « tiens ! je vais aller sauver cette personne » ou alors « je vais exprès de me mettre en position de victime, c’est si confortable ».

Karpaman a pu constater que la personne aidée (la victime) à un moment, pour différentes raisons,  va être insatisfaite de l’aide apportée. De différentes manières, plus ou moins visibles, elle va rejeter la responsabilité de sa situation sur  la personne qui aide.

Dans sa critique, la manifestation de son insatisfaction va passer la mettre en position de persécuteur.

La personne aidante, elle, face à ces critiques, devient une victime malgré elle.

Ayant consacré temps et énergie et peut-être même argent, au bout d’un moment, va se dire qu’il y en assez ! Elle va ressentir une certaine ingratitude et se rebeller, manifester son mécontentement. Elle devient alors à son tour persécutrice.

Et la personne aidée devant cette protestation va essayer de calmer le jeu, d’avoir un rôle de pacificateur de la situation. Elle se retrouve en mode « sauveur » ! Sauveur d’une relation.

Donc chacun change de rôle en fonction des ressentis, des émotions. Cela fait un triangle.

C’est le fameux « triangle de Karpman ».

Cette modélisation du pourrissement d’une relation qui aboutit à une forme de  conflit trouve son inspiration ou son origine  dans  l’analyse transactionnelle, école dont Karpman est l’un des plus célèbres représentants.

L’analyse transactionnelle a été, impulsé à la fin des années 1950 par le psychanalyste Suisse Éric Berne

Les « jeux psychologiques »

L’école de l’analyse transactionnelle part du principe  que des « jeux psychologiques » se mettent en place de façon infernale, à l’image des jeux de société dont on peut jouer presque indéfiniment jusqu’à ce que l’un des joueurs gagne et l’autre perde. La relation devient un champ de bataille de crise qui met l’ego à rude épreuve.

Pour rester sur le plan de l’ego, dans le cas du triangle de Karpman, c’est souvent la victime qui « gagne »  : elle se nourrit de l’énergie du sauveur qui à la longue s’épuise. Elle renforce sa position confortable de victime.

On trouve d’autres jeux psychologiques comme :

« Ball trap » qui consiste à demander de l’aide quand on se sent en difficulté tout en opposant systématiquement tout un tas de conditions inaccessibles quand des solutions sont proposées. C’est le « oui, mais ! »

Oui, tu as raison, je devrais lui parler, c’est la solution. Mais, je suis sûr·e que lui/elle ne voudra pas m’écouter. C’est impossible de communiquer avec une personne aussi tordue que lui/elle… ».

Dans un contexte éducatif, cela donnerait ceci : « effectivement il faudrait que je connaisse ma façon d’apprendre, bien sûr… Mais là, ce n’est pas le moment, je suis préoccupé par d’autres choses.

 

« Le maître-chien » qui consiste à faire passer des abus d’autorité pour des demandes légitimes.

C’est au nom d’une noble cause : « Ce n’est pas par plaisir que je suis dur avec toi. C’est pour ton bien !

Dans un contexte éducatif, « Je te prive d’écran et de sortie tant que tu n’auras pas fait tous tes devoirs de la semaine. Oui c’est peut-être dur, mais tu me diras merci dans quelques années quand tu pourras avoir une bonne situation professionnelle.

Enfin il y a le « racket émotionnel » qui consiste à s’emparer de tout l’espace de discussions par une expression sans partage d’émotions explosives (la colère noire, la crise de larmes, le fou rire…) afin d’éviter ou de retarder le moment de regarder un problème en face et de le traiter.

Tous ces jeux psychologiques sont inconscients, et ne partent pas d’une mauvaise intention au départ.

Et si on n’y prend pas garde, malheureusement la relation devient le terrain miné d’une guerre d’ego basé sur des malentendus, de rancœurs sourdes ou de frustrations indigestes.

Quelles solutions pour éviter de tomber dans le jeu psychologique ?

On évite bon nombre de jeux psychologiques dans la pratique d’une bonne communication interpersonnelle, notamment dans les situations de conflit.

Pour cela la communication entre individus doit être :

franche, respectueuse et loyale (faire l’effort de dire ce qui la/le tracasse… sans faire de sous-entendus);

s’adresser à la bonne personne et (non à des tiers qui ne peuvent qu’écouter et/ou de prendre parti).

Pour cela la communication non violente ou la CNV donne des outils intéressants.

Le principe de base est d’exprimer ce que l’on ressent et d’éviter de critiquer.

Par exemple : je me sens non respecté quand tu fais telle action.

Quand je t’explique le problème pour t’aider, j’ai l’impression que tu t’en fiches, que tu n’as pas envie. Je ne me sens pas respecté.

Le triangle des gagnants

Pour sortir du triangle de Karpman, en 1990 Acey Choy développe un processus qu’il appelle le triangle gagnant.

Pour Acey Choy la solution pour se sortir du triangle infernal c’est de ne pas assumer de rôle.

Comment ?

  • De victime, on devient « vulnérable ». C’est l’acceptation d’une fragilisation, mais temporaire.
  • De persécuteur, on devient « assertif ». C’est une position qui permet d’exprimer ses besoins, avec des mots qui évitent de blesser ou d’accuser.
  • De sauveur, on devient « bienveillant ». C’est une position où la souffrance de l’autre est reconnue avec une posture d’écoute. On évite d’imposer son point de vue.

Concrètement voici ce que cela donne :

  1. Vous avez tendance à sauver les autres ? Pensez qu’aider n’est pas jouer le saint-bernard.  Lorsque vous avez envie d’intervenir, interrogez-vous sur le fait de savoir si la personne que vous souhaitez aider, a vraiment exprimé une demande, si elle prête à faire un effort, à sortir de sa zone de confort l’effort ou si vous allez (encore) dépenser beaucoup d’énergie qui n’ira que dans un sens.
  2. L’autre a tendance à se plaindre ? Renvoyez la personne à sa responsabilité en utilisant la technique de la reformulation.

Par exemple avec un élève, cela peut donner ceci : « Je n’arrive pas parce que je suis dyslexique. » Vous pouvez reformuler : « OK, tu as un certain handicap, mais es-tu certain de ne pas y arriver, tu n’as pas essayé ! »

« Il est normal d’avoir des difficultés, de ne pas y arriver. On n’apprend pas sans faire d’erreur, c’est impossible ».

 

  1. Vous avez tendance à vous mettre en colère ? Prenez l’habitude de voir les choses sous un angle différent. Comment ? En prenant conscience des mécanismes du jeu psychologique.

Pensez que l’autre en soi n’est pas malveillant. Il probablement en souffrance. Affirmez alors votre désaccord, en toute bienveillance en exprimant votre ressenti.

 

Sources et références

[1] Stephe n Karpman  « Fairy tales & script drama analysis »

[2] TAJ-1990-Acey Choy-The Winners Triangle-R https://fr.scribd.com/doc/52446575/TAJ-1990-Acey-Choy-The-winners-triangle-r

https://www.bpdfamily.com/content/karpman-drama-triangle

https://psychcentral.com/pro/recovery-expert/2016/01/breaking-out-of-the-drama-triangle#3

https://www.altercoop.org/blog/les-jeux-psychologiques

 

 

 

2 Commentaires

    • Bonjour,
      Merci pour votre message. Ravis que cette vidéo vous apporte quelque chose.
      En vous souhaitant une bonne journée
      Bien cordialement
      Jean-François

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