Dernière modification de l’article le 24 avril 2025 par Admin

Et si votre méthode pédagogique préférée… sabotait vos efforts sans que vous le sachiez ?

Vous l’utilisez avec enthousiasme.

Vous êtes convaincu de ses bienfaits.

Elle a donné des résultats, c’est vrai.

Mais il y a un hic.

Deux erreurs, aussi discrètes que fréquentes, peuvent suffire à tout faire dérailler.

Résultat : au lieu d’aider vos élèves… vous risquez de les freiner.

Voire de provoquer exactement l’effet inverse de ce que vous cherchez.

Et non, ce n’est pas une question de bonne volonté.

Ni de compétence.

C’est plus subtil que ça.

Mais une fois que vous les voyez, vous ne pouvez plus les ignorer.

 

Par Jean-François MICHEL, (Auteur « Les 7 profils d’apprentissage » Ed.Eyrolles 2005, 2013, 2019 et 2024)

 

‍Dans un lycée de Picardie, une enseignante prend la parole devant une vingtaine de ses collègues.

Elle présente, avec conviction, une méthode pédagogique qu’elle a testée l’année dernière dans une classe expérimentale.

Je suis dans la salle. Je l’écoute. Et très vite, je comprends une chose : elle y croit.

Vraiment.

Son discours est fluide, animé, passionné. Elle ne vend pas une méthode, elle partage une expérience vécue. Et elle en parle avec les yeux qui brillent.

Il faut dire que les premiers résultats sont prometteurs.

‍♂️‍♀️ Les élèves eux-mêmes semblent conquis.



Elle l’affirme, enquête de satisfaction à main levée à l’appui : tout le monde lève le bras.

✔️ La méthode plaît.

✔️ Les retours sont positifs.

✔️ L’ambiance en classe s’est améliorée.

✔️ Et surtout : les moyennes grimpent.

Bref, sur le papier, c’est un quasi-sans-faute.

Mais… il y a un détail. Une petite ombre au tableau.

En regardant de plus près, on découvre que tous les élèves n’ont pas bénéficié des mêmes progrès.

Certains ont fait des bonds spectaculaires.

D’autres ont simplement suivi le mouvement.

Et deux élèves, eux… ont décroché.

Pas un peu. Pas légèrement. Non.

Ils ont nettement régressé.

Et là, l’enthousiasme de l’enseignante se fissure.

Elle baisse un peu la voix, comme si elle voulait minimiser le problème.

Mais je vois bien que ça la touche. Elle ne comprend pas.

Pourquoi deux élèves sont passés à côté, alors que tout semblait si bien fonctionner pour les autres ?

Que s’est-il passé ? Quel rouage a lâché ?

Pourquoi cette méthode si prometteuse… a-t-elle échoué pour une partie (même infime) du groupe ?

Que s’est-il passé ? Mystère. Notez bien cela, on y reviendra.

Le petit bémol évoqué tout à l’heure ? Vite balayé.

Les collègues valident en bloc.

L’ambiance est plutôt euphorique.

Tout le monde acquiesce, opine du chef, encourage.

La généralisation de l’expérience à d’autres classes semble aller de soi.

Pourquoi se poser des questions, après tout ? Les résultats sont bons, l’enseignante est motivée, les élèves ont levé la main…

Mais voilà.

C’est justement en sortant de cette réunion, alors que je traverse la cour presque vide de ce lycée picard, que quelque chose vient tout remettre en question.

Sous le préau, un petit groupe d’élèves bavarde.

Ils sont cinq ou six, détendus, en pleine discussion.

D’un ton léger, je plaisante :

« Alors les jeunes, on sèche les cours ou vous attendez une bonne excuse pour rentrer ? Rassurez-vous, je ne suis pas d’ici… je ne dirai rien. »

Ils sourient.

Me répondent qu’ils profitent simplement d’une pause prolongée : leur prof n’est pas là, elle est justement en train de faire sa présentation.

Et là, j’apprends qu’ils font partie de la fameuse classe expérimentale.

Intéressant.

Alors, je saisis l’occasion.

Je leur glisse qu’ils ont de la chance d’avoir une enseignante aussi investie, aussi passionnée, qui cherche à les aider en testant une méthode pédagogique innovante.

Mais au lieu de visages enthousiastes…

J’obtiens des regards un peu gênés.

Une moue sceptique.

Un silence.

Un doute.

Je souris, un peu interloqué :

« J’ai dit une bêtise ? »

Et là, la vérité tombe.

Sans détour.

️ « Elle est de bonne volonté, mais sa nouvelle méthode nous embrouille », me dit l’un d’eux.

Un autre ajoute :

️ « On fait comme elle veut, mais à la fin, on est obligés de tout reprendre avec nos propres notes. »

Un troisième conclut, presque en s’excusant :

️ « Perso, je m’en sors grâce aux tutos YouTube. »

Le plus surprenant ?

C’est que ces élèves ont l’air sérieux.

Pas du genre à faire du bruit pour rien.

Pas du genre à râler par réflexe.

Et là… un décalage énorme s’ouvre sous mes pieds.

La méthode saluée dans la salle des profs… semble beaucoup moins évidente dans la bouche de ceux qui la vivent au quotidien.

❓Alors… est-ce que ça veut dire que l’enseignante fait fausse route ?

Évidemment, non.

Sa démarche est légitime. Elle a expérimenté. Elle a osé. Et elle a des raisons d’y croire.

Tous les élèves n’apprennent pas tous de la même façon!

Commençons par la base : tous les élèves n’apprennent pas de la même façon [1].

Et ça, ce n’est ni une opinion, ni une mode.

C’est une réalité de terrain, que chaque enseignant honnête a déjà observée.

Et pourtant, certains continuent à croire qu’une méthode pédagogique efficace pour l’un… le sera pour tous.

Mais non.

Ça ne marche pas comme ça.

Pas en 2025. Pas dans des classes hétérogènes.

Pas quand on a des élèves qui pensent, ressentent et retiennent selon leur propre logique interne.

Et c’est exactement là que notre enseignante a commis sa première erreur.

Elle a projeté son propre fonctionnement d’apprentissage sur l’ensemble de sa classe.

Ce qu’elle trouve clair, logique, motivant… elle pense que ses élèves vont le vivre pareil.

Mais ce qu’elle oublie, c’est que chacun perçoit le monde à travers ses propres filtres cognitifs.

C’est le biais de projection. Et il est redoutable.

Alors, que faire pour l’éviter ?

Comment s’assurer que la méthode qu’on utilise colle vraiment aux élèves qu’on a en face de soi ?

Vous avez besoin d’un outil pour cela.

Besoin d’un outil pour identifier et verbaliser la diversité des façons d’apprendre

Je vais parler ici des 7 profils d’apprentissage, que je connais d’autant mieux, que j’en suis l’auteur.

Alors, oui, j’ai forcément un biais.

« Les profils d’apprentissage ? Un neuromythe ! »

C’est ce qu’on entend parfois, sur un ton tranchant, presque moqueur.

Et souvent… de la part de personnes qui n’ont jamais utilisé l’outil ou qui n’ont même jamais lu le livre [2].

Et c’est là que le débat déraille.

Parce qu’il ne s’agit pas de croyance.

Il ne s’agit pas non plus de « prouver scientifiquement » l’existence des profils, comme s’il s’agissait de découvrir une nouvelle planète.

Non.

Il s’agit d’observer l’efficacité sur le terrain.

Point final.

Quand vous montez dans votre voiture, vous ne demandez pas les études randomisées en double aveugle qui prouvent que tourner la clé fait démarrer le moteur.

️ Quand vous prenez une pelle pour creuser, vous ne réclamez pas une validation par une équipe de neuroscientifiques.

Vous essayez.

Vous voyez que ça fonctionne.

Et vous continuez.

C’est exactement la logique des 7 profils d’apprentissage.

Ce n’est pas une théorie abstraite à débattre dans un colloque universitaire.

C’est un outil pédagogique, utilisé chaque jour dans des classes, des formations, des accompagnements.

Un outil qui permet de mieux comprendre comment un élève ou un apprenant entre en contact avec le savoir.

Et surtout : comment adapter sa manière d’enseigner pour que ça fonctionne.

Est-ce que c’est infaillible ?

Non. Aucun outil ne l’est.

Mais est-ce que c’est efficace ? Le livre, paru en 2005, est un bestseller avec sa quatrième édition en 2024.

Plus de 2600 établissements scolaires francophones [3] s’y réfèrent aujourd’hui, sans fanfare, sans aucune promotion médiatique, simplement parce qu’ils y trouvent des résultats concrets.

Et ça, ce n’est pas une opinion.

Ce sont des faits.

Alors non, les 7 profils ne sont pas un neuromythe, ni des étiquettes ni des cases.

C’est un outil, un modèle, une sorte de « carte » pour mieux comprendre la diversité cognitive de nos élèves.

Alors bien sûr l’outil est perfectible.

 

Erreur n°1 – La même méthode pour tous !

L’erreur n°1 ? Elle est classique, mais redoutable.

C’est de croire que si la méthode fonctionne pour soi, alors elle fonctionnera pour tout le monde.

Et là, on tombe tête la première dans un biais cognitif bien connu : le biais de projection.

C’est ce petit mécanisme mental qui nous fait penser que les autres raisonnent, comprennent et apprennent… comme nous.

❌ « Si moi je trouve ça clair, alors eux aussi. »

❌ « Si moi j’ai aimé cette façon de faire, alors eux vont l’aimer aussi. »

❌ « Si moi je réussis avec cette méthode, alors ils vont réussir eux aussi. »

Mais non.

Parce qu’en classe — surtout avant l’enseignement supérieur — l’homogénéité n’existe pas.

Pas dans les profils, pas dans les rythmes, pas dans les façons d’apprendre.

Un élève peut être parfaitement logique… et allergique à l’abstraction.

Un autre peut être intuitif… mais avoir besoin de manipuler pour comprendre.

Un troisième peut avoir besoin de silence, de solitude, de lenteur.

Et cette diversité n’est pas un détail.

C’est le terrain de jeu réel de toute innovation pédagogique.

Alors… que s’est-il passé dans la classe expérimentale de cette enseignante ?

C’est simple.

✅ Pour les élèves dont la façon d’apprendre colle à la méthode, c’est un jackpot : ils adhèrent, ils progressent, ils sont à fond.

Pour les autres… silence radio.

Pas d’effet.

Ou pire : confusion, décrochage, frustration.

Et là, on comprend que le problème n’est pas la méthode en soi.

Le problème, c’est le filtre par lequel elle est appliquée.

Et surtout : pour qui elle est vraiment conçue.

Mais alors, pourquoi ces élèves en difficulté n’ont-ils rien dit ?

Pourquoi n’ont-ils pas levé la main pour signaler qu’ils étaient perdus ?

Très bonne question.

Et la réponse est bien plus révélatrice que vous ne l’imaginez.

J’y reviens dans un instant.

Mais avant ça, il y a deux étapes indispensables à respecter quand on veut introduire une nouvelle méthode en classe.

Deux étapes que l’enseignante n’a pas suivies.

Et qui, à elles seules, auraient pu éviter la casse.

La première étape est de connaître le profil de sa classe

Dans le modèle des 7 profils d’apprentissage, vous pouvez commencer simplement, en explorant les profils de compréhension : visuel, auditif, kinesthésique.

C’est une première porte d’entrée, facile à utiliser, immédiatement applicable.

Mais une question se pose : comment identifier le profil d’un élève, d’un groupe, d’une classe entière ?

Deviner ne suffit pas.

L’observation peut induire en erreur.

Les signaux sont parfois trompeurs, et les apparences, souvent biaisées.

La solution ? Elle est simple.

➡️ Utilisez le test des profils de compréhension (Visuel, Auditif, Kinesthésique).

⚠️ Précision essentielle : ici, il ne s’agit pas de mémoriser une leçon de façon visuelle, auditive ou kinesthésique comme le suggère le modèle de Fleming & Mills — celui qui alimente régulièrement la polémique autour des « styles d’apprentissage ».

Ce dont il est question ici est beaucoup plus subtil :

il s’agit de la manière dont une information est intégrée, c’est-à-dire véritablement comprise et assimilée — pas juste retenue.

Vidéo sur les profils de compréhensions

Prenons un exemple simple :

Un élève peut parfaitement réciter une définition ou une formule mathématique… et pourtant être incapable de l’utiliser dans un exercice.

Pourquoi ? Parce que la connaissance a été mémorisée, mais pas intégrée.

Elle reste superficielle. Elle n’a pas trouvé sa place dans les connexions logiques de l’élève.

Comprendre, ce n’est pas juste retenir.

C’est transformer l’information pour pouvoir la mobiliser, l’appliquer, la transférer.

Ce point peut sembler abstrait à première vue.

Mais je le rends très concret dans mes conférences, à travers des exercices simples, parfois ludiques… et souvent bluffants. Ambiance garantie !

Enfin, un mot sur les termes visuel, auditif et kinesthésique :

Ils ont été vulgarisés dans les années 2000, mais ils remontent en réalité au neurologue Jean-Martin Charcot, qui les utilisait déjà à la fin du XIXe siècle.

Ce sont des termes génériques, réutilisés dans différentes approches — parfois à tort, parfois à contresens. D’où l’importance de les manier avec précision.

Pour revenir au profil de compréhension, vous pouvez définir le profil de votre classe de façon gratuite. 

Pour aller au-delà vous avez la partie payante (pour financer la maintenance)

Une seule passation du  test suffit (du moment qu’il est fait dans de bonnes conditions). Pas besoin de le recommencer chaque année : le profil d’apprentissage ne change pas. C’est un fonctionnement cognitif stable, comme une empreinte pédagogique propre à chacun.

Pour le fonctionnent du test, je vous renvoie à la page pour l’utilisation qui est très simple : Pour consulter la section sur le fonctionnement du test

 

Exemple de profil d’une classe ( issu de la classe de démonstration du test )

 

La deuxième étape consiste à se  poser les questions suivantes 

 1. Et si vous commenciez par vous observer ?

Si la méthode pédagogique que vous utilisez vous semble naturelle, fluide, efficace… posez-vous cette première question :

Quel est votre profil de compréhension ?

Êtes-vous plutôt visuel, auditif, ou kinesthésique ?

Cela vous donnera déjà une première piste :

Pour quel(s) type(s) de profil(s) votre méthode fonctionne-t-elle vraiment bien ?

Car ce qui est fluide pour vous ne l’est pas forcément pour vos élèves.


2. Comparez avec votre classe

Une fois que vos élèves ont passé le test, rendez-vous dans votre panneau de gestion pour consulter les résultats.

Observez la répartition des profils :

 Visuel ?  Auditif ?  Kinesthésique ?

Quel profil est le plus représenté ?

Et surtout : quelles différences remarquez-vous avec votre propre profil ?

Posez-vous aussi cette question clé :

Quel(s) profil(s) risque(nt) d’être désavantagé(s) par votre méthode actuelle ?

Car oui, il est tout à fait possible que certains élèves aient un profil qui n’entre pas du tout dans le cadre de votre pédagogie.

Et c’est parfaitement normal.

Aucune méthode ne convient à tout le monde.


 3. Cherchez des pistes d’ajustement

Interrogez-vous sur ce que vous pouvez adapter.

Comment pourriez-vous aider les élèves dont le profil de compréhension est en décalage avec votre méthode ?

Un schéma en plus ? Une explication orale ? Une mise en mouvement, une manipulation, un jeu de rôle ?

Ces ajustements n’exigent pas de tout changer.

Ils exigent simplement de voir clair, là où parfois, l’enthousiasme nous empêche de prendre du recul.

Cette série de questions est là pour ça :

✔️ Vous recentrer.

✔️ Rester ancré dans la réalité de vos élèves.

✔️ Et améliorer ce qui peut l’être.

Vidéo sur le profil de compréhension de type kinesthésique

 

Erreur n°2 : Pourquoi les élèves ne signalent-ils pas leurs difficultés ?

On y est.

Voici une question essentielle.

Une question qui bouscule.

Et qui révèle un piège courant dans toute démarche pédagogique : croire que les élèves vont spontanément exprimer leurs difficultés.

❌ Faux espoir.

Il y a trois raisons principales pour lesquelles ce signalement n’a pas lieu.


1️⃣ L’autorité du savoir

En classe, surtout en primaire et au collège, l’enseignant incarne la vérité.

Pas simplement une personne qui transmet le savoir, mais le référent qui a raison.

Même si un élève conteste parfois l’autorité sur le plan de la discipline, il ne mettra pas en doute votre méthode pédagogique.

S’il ne comprend pas, il ne remettra pas la méthode en cause.

Il remettra lui-même en cause.

« Si la méthode marche pour les autres, c’est que le problème vient de moi. »

Un raisonnement aussi discret que ravageur.


2️⃣ L’effet de groupe (ou preuve sociale)

La psychologie sociale appelle cela la preuve sociale :

Quand une majorité adopte une idée, la minorité se tait.

Et plus cette majorité semble alignée avec l’autorité (vous), plus l’effet est fort.

C’est si puissant que les sondages d’opinion sont interdits avant les élections, pour éviter que la majorité affichée n’écrase les voix dissonantes.

En classe, le phénomène est encore plus marqué.

Surtout chez les jeunes.

S’opposer au groupe, c’est prendre un risque identitaire.

C’est oser être visible. Différent. Parfois rejeté.

En 1958, le psychologue Herbert Kelman a identifié trois mécanismes qui étouffent les désaccords [4] :

  • La complaisance : on fait comme tout le monde pour ne pas se faire remarquer.

  • L’identification : on cherche à appartenir au groupe en copiant ses codes.

  • L’intériorisation : on finit par se convaincre soi-même que le groupe a raison.


3️⃣ Le profil d’identité “aimable”

Certains élèves sont particulièrement sensibles à cette pression sociale.

Ceux qu’on appelle, dans le modèle des 7 profils, les profils d’identité « aimable ».

Leur priorité ? Ne pas déranger.

Faire plaisir.

Être en harmonie.

Satisfaire les attentes.

Ces élèves ne diront rien.

Ils préfèrent rester en retrait, quitte à s’oublier eux-mêmes.

Même si la méthode les perd, les frustre ou les met en échec.

Ils se tairont pour préserver la paix, pas pour apprendre.


⚠️ Le piège invisible

Et c’est là que le danger se glisse.

Deux erreurs — croire que les élèves vont signaler leurs difficultés, et penser qu’une méthode fonctionne pour tous — peuvent avoir des conséquences lourdes, invisibles, durables.

Car ces élèves en difficulté… finissent par y croire.

Ils voient les autres progresser.

Ils entendent que la méthode est efficace.

Et eux… rien ne bouge. Pire : ça se dégrade.

Ils n’en parlent pas.

Mais ils en tirent une conclusion logique :

« Si ça marche pour tout le monde, sauf pour moi… c’est que je suis moins intelligent. »

❌ Raisonnement faux.

Mais terriblement cohérent dans leur esprit, surtout quand on manque de recul, de maturité, de confiance en soi.

Et c’est là que le poison s’installe.

Insidieusement.

Parce que c’est inconscient.


Voilà pourquoi il est essentiel de remettre sa méthode à l’épreuve, régulièrement.

Non pas pour tout changer, mais pour ajuster.

Affiner.

Et surtout : entendre ceux qui ne parlent pas.

Les 4 étapes pour introduire une méthode pédagogique

1️⃣ Ce qui fonctionne pour vous ne fonctionne pas forcément pour tous.

Une méthode pédagogique peut sembler efficace — pour vous, ou pour une majorité d’élèves — mais cela ne signifie pas qu’elle conviendra à l’ensemble du groupe. Gardez toujours cette nuance à l’esprit.

2️⃣ Prenez en compte les profils de compréhension de vos élèves.

Visuel, auditif, kinesthésique… Chaque élève intègre l’information à sa manière.

Comment les identifier ? Rien de plus simple : faites-leur passer le test gratuit (1re partie) des profils de compréhension.

3️⃣ Analysez les résultats avec attention.

Repérez les profils minoritaires ou en décalage avec votre méthode. Puis, observez en classe : qui semble à l’aise ? Qui décroche ? Qui compense en silence ?

4️⃣ Adaptez, avec eux.

Ouvrez la discussion. Impliquez les élèves concernés.

Demandez-leur ce dont ils auraient besoin pour mieux comprendre, mieux retenir, mieux suivre.

Parfois, une petite adaptation fait toute la différence.

 

Nota : peut-on faire passer le test des profils d’apprentissage en primaire ?

C’est une question fréquente… et la réponse demande un peu de nuance.

Faire passer le test des profils d’apprentissage à des élèves de primaire reste délicat, pour deux raisons principales :


1️⃣ Une compréhension encore limitée des subtilités du questionnaire

Les élèves du primaire, en particulier avant le CM2, ne sont pas toujours en mesure de saisir toutes les nuances des questions posées.

Or, ces subtilités sont justement ce qui permet d’obtenir un résultat fiable dans le test.


2️⃣ Un outil conçu à partir de données collégiennes et au-delà

Lors de l’élaboration du modèle des 7 profils, aucune classe de primaire n’a été incluse dans les phases de test et de validation.

C’est pourquoi l’âge minimum recommandé est fixé à 11 ans.

Cela dit, on sait qu’en primaire, le profil d’apprentissage est déjà en place chez l’enfant — même s’il reste en construction sur certains aspects.


‍ Alors… faut-il renoncer pour autant ?

Non. D’ailleurs aujourd’hui, près de 140 écoles primaires utilisent le test des 7 profils d’apprentissage.

Donc, si vous êtes enseignant·e en primaire et que vous souhaitez utiliser le test, rien ne vous en empêche.

Gardez simplement en tête que les résultats ne seront pas parfaits.

Mais même imparfaite, une grille de lecture reste un outil utile.

Vous pourrez ensuite affiner votre compréhension du groupe par l’observation, ce que facilite grandement le fait d’avoir la même classe toute l’année.


Voici 6 étapes concrètes pour faire passer le test à votre classe :

1. Imprimez les 10 questions gratuites de la partie « profil de compréhension ».

2. Distribuez-les aux élèves.

3. Prenez le temps d’expliquer chaque question à l’oral.

4. Laissez-les répondre, en cochant leur choix sur papier.

5. Ramassez les questionnaires et saisissez les réponses en ligne.

6. Pour cela, créez un compte par élève avec une adresse fictive (aucune confirmation n’est demandée).

Oui, c’est un peu fastidieux si vous avez beaucoup d’élèves…

Mais une fois suffit : le profil d’apprentissage est stable dans le temps.

(Cela surprendra peut-être certains, mais j’y reviendrai dans un prochain article.)


Pour les plus jeunes (CP/CE1)

Le test devient alors trop complexe à utiliser tel quel.

Dans ce cas, l’observation reste votre meilleur levier pour repérer les profils dominants.

Le profil de la classe sera moins précis, certes.

Mais même approximatif, un repère vaut mieux que l’ignorance totale.

 

 Sources et références

[1] 1. Différences individuelles en capacités cognitives

Des recherches ont mis en évidence que des facteurs tels que la mémoire de travail, la vitesse de traitement et la capacité d’attention varient d’une personne à l’autre, affectant ainsi la manière dont chacun apprend. Par exemple, une étude publiée dans Philosophical Transactions of the Royal Society B souligne que ces différences cognitives individuelles influencent la performance académique et la manière dont les informations sont traitées .​

Différences dans la dynamique spatio-temporelle des réseaux cérébraux entre les élèves issus de pédagogies Montessori et ceux issus de l’enseignement traditionnel – [Nature] – npj Science of Learning (2024)

https://bmcgeriatr.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12877-022-02940-9


2. Variabilité des réseaux cérébraux et apprentissage

Des recherches en neurosciences ont révélé que la configuration des réseaux cérébraux au repos diffère entre les individus, ce qui peut prédire des variations dans les capacités cognitives. Une étude utilisant l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) a montré que l’équilibre entre la ségrégation et l’intégration des réseaux cérébraux est associé à des différences dans les performances cognitives, suggérant que la structure cérébrale individuelle influence l’apprentissage .​

La dynamique d’interconnectivité des réseaux cérébraux explique les différences métacognitives dans les comportements d’écoute – [Journal of neuroscience] (2024)

https://www.nature.com/articles/s41539-024-00254-6

La cognition en contexte : plasticité de la performance cognitive en réponse aux variables environnementales en cours – [Frontiers in Ecology and Evolution
] https://www.frontiersin.org/journals/ecology-and-evolution/articles/10.3389/fevo.2020.00106/full

Les différences individuelles dans le potentiel d’apprentissage des êtres humains [Nature] – npj Science of Learning (2017) https://www.nature.com/articles/s41539-016-0003-0

Les différences individuelles dans la connectivité cérébrale et les stratégies d’apprentissage prédisent la variabilité de l’activité cérébrale globale lors de l’encodage et de la récupération épisodiques [ScienceDIrect] (2009) https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1053811909701776

[2] Les profils d’apprentissage (visuel, auditif, kinesthésique) neuromythe ? https://www.apprendreaapprendre.com/reussite_scolaire/profils-apprentissage-visuel-auditif-kinesthesique-neuromythe/

[3] Listes des 2.600 écoles et centre de formation qui utilisent les 7 profils d’apprentissage dans leur pédagogie : https://www.apprendreaapprendre.com/reussite_scolaire/index_liste_ecoles_menu.php

[4] L’article fondamental de Herbert C. Kelman, intitulé « Compliance, Identification, and Internalization: Three Processes of Attitude Change », a été publié en 1958 dans le Journal of Conflict Resolution. Dans cet article, Kelman identifie trois mécanismes distincts par lesquels les individus peuvent modifier leurs attitudes en réponse à l’influence sociale https://scholar.harvard.edu/hckelman/publications/compliance-identification-and-internalization-three-processes-attitude-change

27 Commentaires

  1. Bonjour M. Jean-François

    Je suis formateur dans un institut de formation des formateurs. Je trouve le contenu de ce dossier très intéressant. Merci pour le partage.
    Je ne sais pas si je suis à l’abri ou non des deux (2) erreurs annoncées dans le dossier 1. Mais je vous informe quand même que pendant mes cours, au-delà des acquiescements des étudiants (nous avons compris), j’essaie de voir un peu plus clair sur leur compréhension à travers des exercices pratiques et l’évaluation partielle ou générale de chaque séquence. Ainsi, je les mets à l’œuvre individuellement, en binôme ou en groupe de plus de deux membres.
    Par ailleurs, le pré-test au début et la régulation tout au long de la formation m’aident beaucoup à apprécier approximativement la compréhension de chacun ou plus globalement avoir une idée de la bonne marche ou non de mes activités pédagogiques.

    J’utilise les méthodes actives sans m’interdire complètement le cours magistral. De la manière dont j’applique ces méthodes, je pense qu’elles conviennent, de façon générale, à tous les profils sauf que cela n’est pas possible pour toutes les séances.

    • Bonjour,
      Merci pour votre message.

      j’essaie de voir un peu plus clair sur leur compréhension à travers des exercices pratiques et l’évaluation partielle ou générale de chaque séquence.

      Votre méthode peut être une solution intéressante, quand vous avez un petit groupe d’élèves (moins de 20). Cela le devient beaucoup moins dans des classes de 30 élèves voire plus. Les résultats du test qui donnent le profil d’apprentissage de la classe deviennet alors une aide appréciable.

      Par ailleurs, le pré-test au début et la régulation tout au long de la formation m’aident beaucoup à apprécier approximativement la compréhension de chacun.

      Je ne sais pas si vous utilisez le test complet pour déterminer le profil d’apprentissage de votre groupe ou si vous restez aux profils de compréhension (visuel, auditif, kinesthésique). Dans le 2ème cas, c’est un bon début, cela vous donne déjà un petit aperçu qui vous évite de grosses erreurs.

      En vous souhaitant une bonne journée.

      Jean-François.

  2. Bonsoir,

    Merci Jean-François.
    Article très intéressant. Un véritable outil de renforcement des capacités pour les formateurs. Je suis très ravi de découvrir « apprendreaapprendre.com ». J’ai beaucoup apprécié la générosité de l’auteur et son engagement à aider les autres.

    Alio Maïnassara

  3. Article très intéressant. Un véritable outil de renforcement de capacité pour les formateurs. Je suis très ravi de découvrir «  »Apprendre à apprendre.com. J’ai beaucoup apprécié la générosité de l’auteur et son engagement à aider les autres.

  4. Par expérience, j’essayerai de simplifier ces différenciations pédagogiques :
    1- Un élève visuel réagit aussitôt à la consigne écrite au tableau ;
    2- Un élève plutôt auditif essaiera de lire à haute voix la consigne ou attendra qu’on la lise pour qu’il la comprenne mieux.
    3- Le kinesthésique cherchera toujours à écrire de deux façons différentes un même mot avant de choisir la bonne écriture de ce même mot qu’il va utiliser dans son exposé, par exemple.

    Même un adulte, plutôt auditif, attendra d’être bien à l’aise chez lui et tout seul pour lire à voix basse la lettre d’amour que sa bien-aimée lui a envoyé afin de mieux saisir le sens profond de son contenu, n’est-ce pas?

    • Bonjour,
      Merci pour votre message.
      Attention, vous faite une interprétation très personnelle du VAK. C’est votre droit.
      Mais elle ne correspond en rien à ce que je décris dans mon livre « les 7 profils d’apprentissage » depuis sa sortie en 2005.

  5. Bonjour,
    Je vous remercie de partager vos connaissances et pratiques. Concernant les profils d’apprentissages, notamment sur la distinction entre les visuels, les auditifs et les kinesthésiques, il m’a semblé voir qu’il n’y avait malheureusement aucune preuve sur le sujet. ayant cherché et ayant eu du mal à démêler les informations dans la bibliographie des sciences de l’éducation, pourriez-vous me communiquer quelques références d’articles (auteur, année, type d’expérimentation) afin de mieux comprendre les démonstrations de ces profils et ainsi de pouvoir les appliquer au mieux auprès de mes étudiants. Vous remerciant par avance de votre réponse.

    • Bonjour,
      Merci pour votre message.
      Pour vous répondre avec précision, il me semble nécessaire de rappeler ce qu’est une preuve ou une vérité scientifique. « Une vérité scientifique est une proposition construite par un raisonnement rigoureux, et vérifiée par l’expérience. » https://fr.wikipedia.org/wiki/V%C3%A9rit%C3%A9_scientifique
      Vous avez une belle définition de Catherine Jessus, Directrice de l’Institut des sciences biologiques du CNRS ici : https://youtu.be/JqwSIAyYPWk

      Pour résumer, la preuve scientifique, se décompose en 2 étapes :
      1. Une expérience menée avec un protocole d’expérience.
      2. Une présentation des résultats devant les paires via un colloque officiel ou /et une publication dans une revue scientifique.

      Les 7 profils d’apprentissage ont fait l’objet d’une étude à grande échelle (échantillon supérieur à 100 personnes) dans l’enseignement supérieur en Belgique en 2016 (l’EPHEC Bruxelles). Les résultats montrent la pertinence du modèle que sont les 7 profils d’apprentissage. Surtout elle a montré une augmentation significative des résultats académiques chez les élèves, tout particulièrement ceux qui étaient en difficulté.

      Cette étude et ses résultats ont été présentés au colloque de la pédagogie pour l’enseignement supérieur en 2017, lieu important de la recherche et du développement en matière de pédagogies dans l’enseignement supérieur.

      Vous trouverez le lien de l’étude ici http://www.apprendreaapprendre.com/pdf/QPES_bachy_Alen_VersionDiffusee.pdf

      Le colloque en question : http://www.colloque-pedagogie.org/node/773

      Cette étude confirme les résultats de terrain auprès des enseignants, formateurs et des élèves qui a amené à l’écriture de mon livre en 2005 avec l’encadrement d’Isabelle Gingras (docteur en psychologie de l’université de Stanford).

      Rare sont les approches pédagogiques qui ont eu le privilège d’avoir pu bénéficier d’une validation de protocole « scientifique ». L’approche des « intelligences multiples » pourtant très populaire, a du attendre 23 ans avant d’avoir une étude terrain, et encore sur un petit échantillon. Et les résultats se sont révélés négatifs.

      Il semble que la communauté des sciences de l’éducation ne s’intéresse que très peu, voire pas du tout au sujet des profils d’apprentissage, pour diverses raisons.
      Donc il y a peu de publication sur le sujet, d’où votre difficulté à en trouver.

      Plus que la vérité scientifique reconnue par des paires, seul compte les résultats et le retour terrain des enseignants et des élèves des 2000 établissements scolaires, universitaire ou de formation qui utilisent les 7 profils d’apprentissage.

      Vous pouvez consulter la liste ici.

      Pourtant j’ai une couverture médiatique nulle et encore moins de diffusion dans la communauté des sciences de l’éducation, comme vous avez pu le constaté.
      Si vous voulez en savoir un peu plus sur l’historique des 7 profils d’apprentissage et leur application je vous renvoi au guide gratuit : https://www.apprendreaapprendre.com/reussite_scolaire/pdf/guide-final_1.pdf

      Vous avez également la version en anglais écrite par Isabelle GINGRAS.

      Quant au VAK je vous renvoi à l’article « Comment apprendre à apprendre : 6 erreurs à éviter » où j’explique le malentendu et les différents approchent. https://www.apprendreaapprendre.com/reussite_scolaire/comment-apprendre-a-apprendre/

      Enfin voici l’avis de Robert H. Shmerling, professeur associé à la faculté de médecine d’Havard sur la preuve scientifique :
      « Le manque de preuves ne prouve pas le contraire. Pour les personnes qui vivaient il y a des milliers d’années, une incapacité à prouver que la terre était ronde ne prouvait pas qu’elle était plate! » – https://www.health.harvard.edu/blog/right-brainleft-brain-right-2017082512222

      En espérant avoir pu répondre à vos questions

      Jean-François

  6. moi, j’ai essayé de travailler avec les profils de compréhension au niveau universitaire. plus tard ,je vous ferai part de mon expérimentation, sauf que chez toutes les sections avec lesquelles j’ai travaillé je trouvais beaucoup d’apprenants qui sont de profil visuel. Est- il logique ?

    • Merci pour votre message.

      j’ai travaillé je trouvais beaucoup d’apprenants qui sont de profil visuel. Est- il logique ?

      Oui, c’est assez logique quand on sait que le profil visuel représente environ (selon les statistique du test sur plus de 100.000 apprenants) 50% de la population des apprenants. C’est beaucoup. Nous aussi somme dans une société très visuelle avec tous ces écrans même s’il n’a pas été établit de lien de cause à effet.

      Donc dans l’enseignement supérieur ce taux est logiquement plus important avec beaucoup moins de profils de type kinesthésique (au sens des 7 profils d’apprentissage).

  7. Merci pour cette analyse. Je suis formateur pour adulte en anglais et je travaille sur les styles d’apprentissage depuis une vingtaine d’années.
    Dans ce champ professionnel l’importance de connaître mieux les outils les plus pertinents pour les apprenants est très marquée.
    Dans un autre domaine je suis en train de créer des formations en droit social en blended et(/ou) e-learning.
    J’ai 3 points de difficultés.
    1- mes groupes sont trop petits pour tirer des généralités pédagogiques. Je m’applique donc à essayer d’individualiser autant que possible. Et je m’interroge sur la façon d’adapter mon style personnel aux contraintes de la FAD.
    2- en ce qui concerne la cognition sociale je me réfère habituellement aux théories sur l’intelligence émotionnelle. Je me demande comment l’integrer, là aussi, à la FAD.
    3- je souhaiterais avoir un retour sur les éléments d’adaptation à la pédagogie des adultes dans le cadre de l’enseignement à distance.
    Merci de vos réponses.
    Christophe.

    • Bonjour Christophe,
      L’erreur, en tant que formateur, est de vouloir s’adapter à tous ses apprenants ou stagiaires. L’idée de pédagogie différenciée (lancée vers 2010 je crois, notamment à l’Éducation Nationale) était intéressante, mais sans considérer ce point. Résultat : une panique chez les formateurs et les enseignants qui devaient s’adonner à un jonglage compliqués de mentaliste.

      Pour en revenir à votre question Christophe :

      1- mes groupes sont trop petits pour tirer des généralités pédagogiques. Je m’applique donc à essayer d’individualiser autant que possible. Et je m’interroge sur la façon d’adapter mon style personnel aux contraintes de la FAD.

      Vous ne pouvez pas individualiser. C’est à vos stagiaires de réagir de vous interpeler. Comment faire alors :
      1. Faites de votre mieux pour intégrer en même temps les profils de compréhension (VAK).
      2. Sensibilisez vos stagiaires sur leurs différentes façon d’apprendre. Quitte à les leur faire découvrir les profils d’apprentissage. Il y a plein de ressources gratuites sur ma chaîne YouTube. Ainsi ils prennent la responsabilité de leur formation. Ils deviennent acteurs et non plus « consommateurs ».
      3. Donner la possibilité à vos stagiaires, dans votre cours à distance, de poser des question. Quitte là aussi à demander leur profil d’apprentissage avant.

      Sur l’intelligence émotionnelle, je ne suis pas assez compétent pour y répondre.

      3- je souhaiterais avoir un retour sur les éléments d’adaptation à la pédagogie des adultes dans le cadre de l’enseignement à distance.

      Je pense y avoir répondue plus haut. Une chose : interroger les stagiaires sur votre formation, quitte a amener des adaptations.
      Jean-François

      • Merci beaucoup Jean François.

        Comme vous le voyez, j’ai pris le temps de retravailler ces questions …
        Je pense effectivement que proposer à mes étudiants de connaitre quelles sont leurs média d’apprentissages privilégiés me donne une vision plus adaptée de leurs styles d’apprentissage.
        Et c’est que j’ai fait (que je fais encore). A moi ensuite de mixer les supports pour le bénéfice du plus grand nombre.
        Une bonne journée à vous.
        Cordialement.
        Christophe Laboissette.

        • Bonjour Christophe,
          Merci pour votre message.

          A moi ensuite de mixer les supports pour le bénéfice du plus grand nombre.

          Oui, dans la mesure du possible. Mais vous ne pouvez pas tout faire non plus. C’est aussi à l’élève de faire le travail, de s’interroger sur sa façon d’apprendre (à l’aide du test des 7 profils d’apprentissage par exemple). Il est important de rendre l’élève autonome. C’est le principe même des 7 profils d’apprentissage.
          Je suis en train de réaliser une formation gratuite à ce sujet à laquelle vous pouvez accéder à partir du mois d’octobre.

          EN vous souhaitant une bonne journée

          Bien cordialement

          Jean-François

  8. Pour mes cours Word je n’utilise pas de méthode pédagogique particulièrement innovante. Je leur donne un exercice à effectuer sur nos ordinateurs ou sur leur propre matériel (afin qu’ils ne soient pas perdus en rentrant chez eux). Je leur propose mon aide et leur dis qu’ils peuvent également chercher sur Internet ou s’entraider. Cela leur permets d’avoir le choix, chose qui me paraît important en pédagogie (après je peux me tromper…).
    Dans cet exercice, 2 choses sont plus complexes que le reste. Je dis donc au début de mon cours que j’expliquerai ces 2 derniers points à la fin à l’aide du vidéoprojecteur. Cela permet au plus rapide d’avoir un sentiment de satisfaction personnelle et de les valoriser, si ils réussissent par eux même avant la démonstration.

    Enfin, je leur laisse l’exercice sur la plateforme de l’établissement pour ceux qui souhaiteraient le refaire pour s’exercer et retravailler les points qu’ils n’ont pas compris.

    Cet exercice est plus adapté pour les visuels et les kinesthésique je pense. Grâce à la démonstration de fin les auditifs sont également intégrés je pense.

    Merci en tous cas pour cet article et pour vos vidéos qui me permettent de progresser et d’en savoir un peu plus sur la pédagogie (formateur n’est pas mon métier à la base…).

    • Merci pour votre message.
      Votre approche (ou méthode) d’enseigner Word ressemble beaucoup à la classe inversée (considérée comme méthode pédagogique innovante).
      Ce qui est bien dans votre façon de faire, est que vous laissez la place au pragmatisme et à la souplesse. In fine, chaque élève y trouve son compte. , il y a un aspect visuel fort via l’exercice pratique sur ordinateur. L’exercice correspond au profil de type kinesthésique du moment où les élèves, qui ont ce type profil, ont le sens de l’exercice ou ont une introduction qui explique le sens.
      Une erreur faite dans la compréhension de ce profil, c’est de croire que c’est apprendre en faisant. C’est d’abord donner du sens. Quand le sens est compris, alors il y a la phase pratique (apprendre en faisant).
      En effet, les élèves avec le profil auditif risquent d’être perdus s’il n’y a pas de texte ou d’explication orale.

  9. Dans les resultats des tests, je pensais qu’apparaissaient les profils secondaires. Ca n’est pas le cas, ou c’est dans un autre tableau ?
    Merci

    • Si les profils secondaires apparaissent bien. Dans la consultation du profil de la classe, il y a plusieurs onglets : profil principal / profil secondaire / comparaison avec l’enseignant. Donc sélectionnez ce que vous souhaitez voir. EN cliquant sur le profil d’un élève vous avez la répartition ( en % ) entre le profil principal et le profil secondaire.

  10. Faut il que chaque activité fasse appel aux 3 méthodes ou peut on varier les méthodes d’une activité à une autre ? Est ce aussi efficace ? Je pense surtout à développer leur capacité d’adaptation pour toutes les futures situations où leur formateur/interlocuteur n’aura pas une pédagogie aussi poussée.

    • Qu’appelez-vous méthode ici ? J’ai peur de ne pas comprendre.
      Avant toute application d’une méthode pédagogique, une analyse (même sommaire) du profil de la classe (VAK ici) est conseillée. Ensuite vous pouvez adapter, varier les méthodes pédagogique.
      Effectivement développer la capacité d’adaptation des élèves me semble une très très bonne chose. Amener les élèves apprendre à apprendre au final. Le professeur (j’y inclus les formateurs) est aussi une forme de « coach ». Les élèves qui vous apprécient, retiennent plus cela.

  11. Article très intéressant, se poser la question de savoir quel est notre profil en tant Qu’ enseignant ou parent qui veut coacher son enfant est essentiel .
    J’ ai aussi BeAucoup apprécié le paragraphe sur la preuve sociale . Merci à vous

    • Merci pour votre commentaire.
      La preuve sociale est un phénomène que l’on oublie souvent, d’autant plus vrai lorsque l’on est passionné. Je l’ai aussi vécu et tombé dans le panneau lorsque j’étais enseignant en lycée technique.

      Jean-François

  12. J’enseigne les SVT. Mes élèves travaillent en petits groupes devant un tableau (il y en a 6 en tout)qui peut servir de brouillon pour se mettre d’accord ou de support de réponses à éventuellement exposer aux autres. Quels conseils me donneriez-vous qui tient compte des différents profils?

    • Déjà, vous travaillez en petits groupes d’élèves. C’est une très bonne chose.
      Pour travailler avec les différents profils, on va y venir dans les autres articles du programme. Mais déjà que vous en ayez conscience, c’est un premier pas très important. J’aurai l’occasion, plus tard dans le programme, d’expliquer pourquoi.
      Ensuite, vous pouvez être attentif sur la façon de faire cours (si votre matière le permet bien entendu) en utilisant la technique du saupoudrage : pour un même contenu, vous le transmettez de façon visuelle, auditive et kinesthésique. Ce n’est pas toujours facile, j’en conviens. Essayez tout de même en étant indulgent avec vous-même.
      Pour éviter de se fatiguer et de répondre au mieux aux besoins de la classe, déterminez le profil de votre classe (visuel, auditif et kinesthésique) via le test. Selon le profil de la classe qui se dégage, vous pourrez ajuster. J’en parlerai, là encore, prochainement dans le programme.

      Jean-François

  13. Lecture de l’article très agréable, l’auteur s’exprime avec des termes simples. Il est donc aisé de faire siens les propos. Merci!

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