Dernière modification de l’article le 6 juillet 2025 par Admin

Vous allumez votre vidéoprojecteur : les chaises grincent, les stylos s’ouvrent…
Vous affichez l’objectif du jour.

Et là, vous commencez, avec sérieux, avec méthode.
Peut-être même avec passion.

Mais sans même vous en rendre compte…vous venez peut-être de rater le moment le plus stratégique de toute de votre cours et de votre enseignement.

Pas au milieu.
Pas à la fin.
Mais au tout début. ⚠️

⏱️ Là où tout se joue.
Là où l’attention se capte — ou s’évapore.
Là où l’engagement naît — ou meurt dans l’œuf.

Car dans ces premières minutes, vous ne transmettez pas encore un contenu.
Vous posez une énergie, un cadre, une intention.
Et surtout, vous décidez à votre insu si vos élèves vont :

  • écouter ou s’évader
  • apprendre ou subir
  • s’investir ou simplement cocher la case « présent »

Rater ce moment, c’est comme verser un excellent café dans une tasse fêlée : rien ne reste.

Alors oui, cela peut paraître subtile, mais l’enseignement est un art aussi. 

Dans cet article, on va décortiquer l’erreur que font (presque) tous les enseignants et formateurs en début de cours.

Même si elle n’a l’air de rien,  cette « négligence » sabote silencieusement vos efforts pendant toute l’heure — voire toute la journée.

Et surtout, on va voir comment l’éviter, avec des techniques simples, pour  transformer une entrée de séance tiède…en un coup d’envoi captivant.

Pourquoi les premières minutes changent tout

Commencer un cours, un exposé ou même une conférence, c’est comme allumer un feu .

Au début, vous n’avez que du bois sec, quelques brindilles et une étincelle.
Si vous y allez trop vite, si vous balancez de grosses bûches sans précaution, le feu ne prend pas.
Si vous attendez trop, ou si vous négligez l’allumage, tout s’éteint.

Et vous pouvez ensuite souffler, agiter, rajouter du contenu, du matériel, des méthodes…
Rien n’y fera, le feu n’a jamais pris.

C’est exactement ce qui se joue dans les premières minutes devant des élèves ou un public d’une conférence : ce n’est pas une formalité, ce n’est pas une simple entrée en matière.

C’est un allumage.

Rater ce moment, c’est laisser vos élèves et votre auditoire frigorifiés face à un contenu qu’ils ne sont pas prêts à recevoir.
Réussir ce moment, en revanche, c’est créer une chaleur intérieure, un intérêt, une tension légère mais suffisante pour qu’ils aient envie de vous écouter et d’aller plus loin.

Une fois que le feu est bien lancé, vous pouvez alimenter.

L’attention décroche au bout de 10 minutes !

L’attention humaine n’est pas un robinet qu’on ouvre à volonté.
C’est un peu comme muscle fragile, influencé par l’environnement, les émotions, et… le niveau d’intérêt.

Le Dr John Medina, biologiste moléculaire et auteur du best-seller Brain Rules [1], le résume ainsi :

« Le cerveau humain commence à décrocher après 10 minutes… sauf si vous faites quelque chose pour le ramener. »

Et ici, il parle ici d’adultes.

Chez les adolescents et les enfants, la durée d’attention soutenue est encore plus courte : souvent entre 5 et 10 minutes, parfois moins selon le contexte émotionnel et la fatigue.

Une étude menée par l’université de Harvard (Bunce et al., 2010) [2] sur les étudiants en amphi montre que l’attention chute significativement toutes les 10 à 15 minutes, même sur un sujet intéressant.
Et ce phénomène ne fait qu’empirer quand l’introduction manque de rythme ou de clarté.

Autre constat, issu de la recherche en sciences cognitives :
Selon Daniel Willingham [3], professeur de psychologie cognitive,

« La mémoire est le résidu de la pensée. »
Ce que cela signifie ?
Les élèves retiennent ce sur quoi ils ont activement réfléchi.

S’ils ne sont pas mobilisés dès le début, s’ils ne sont pas amenés à penser, à faire un lien, à se questionner…
Ils écoutent peut-être.
Mais ils n’encodent rien.

Et dans un monde saturé de notifications, de sollicitations visuelles et sonores, de stress et de fatigue chronique,
la réalité, c’est que ces fenêtres d’attention se raccourcissent d’année en année.

Et pourtant, voici ce qui se passe (trop souvent)

Que ce soit en salle de classe ou en salle de formation, on voit encore :

  • Des objectifs de séance projetés comme des consignes administratives ;
  • Des élèves ou stagiaires qui écoutent poliment… mais n’embarquent pas ;
  • Une ambiance plate, sans énergie ni lien humain ;
  • Et surtout : une absence de lien émotionnel ou concret avec le sujet.

C’est comme commencer un film par 10 minutes de générique…
Votre audience décroche avant même de comprendre pourquoi elle est là.

Les 3 leviers à activer dès les premières secondes

1. Le climat émotionnel : allumez la pièce avant d’éclairer les esprits

En pédagogie, l’ambiance précède le contenu.

C’est une loi silencieuse, mais implacable : avant d’écouter, l’élève ressent. Avant de raisonner, il perçoit.

Entrer dans une salle froide, impersonnelle, où l’on se contente d’aligner les consignes,

c’est comme s’asseoir dans un restaurant où personne ne vous dit bonjour.

Même si la nourriture est excellente… l’envie n’est pas là.

Le cerveau humain, lui, fait pareil.

Il ne s’ouvre pas à la connaissance s’il ne sent pas un minimum de sécurité émotionnelle, de chaleur, de lien.

Les neuroscientifiques parlent d’un environnement accueillant, où l’apprenant baisse sa garde, se sent reconnu, respecté… et donc prêt à apprendre.

Une étude de Mary Helen Immordino-Yang [4], chercheuse en neurosciences et éducation, le montre clairement :

« Les émotions ne sont pas le contraire de la raison. Elles sont le carburant de la pensée. »

Autrement dit : si aucune émotion n’est activée dès le départ — même subtile — on parle à des cerveaux fermés.

Un simple sourire, une anecdote personnelle, un regard sincère ou même une petite touche d’humour suffisent souvent à créer ce climat.

Et ce n’est pas du bavardage relationnel.

C’est de la pédagogie au service de l’attention.

Car sans ce climat émotionnel, il n’y a ni mémorisation, ni implication, ni engagement.

C’est comme vouloir faire circuler du courant

dans une pièce glaciale, sans lumière, sans tension.

Sans chaleur… pas de circulation.

Pas d’électricité.

Pas de transformation.

Avant même de penser aux objectifs pédagogiques ou aux supports à utiliser, posez-vous cette question :

Quel signal émotionnel vais-je envoyer dans les 30 premières secondes ?

Parce que dans ce moment-là… vous ne commencez pas encore le cours.

Vous ouvrez l’espace dans lequel il pourra exister.

2. La connexion cognitive

Le cerveau adore les connexions.
Si vous activez ce qu’il connaît déjà, il se met en mouvement.
Sinon ? Il classe ce que vous lui donnez dans la corbeille des “infos non pertinentes”.

3. La tension narrative

Une question intrigante.
Un problème qui titille.
Une situation qui interpelle.
Si vous lancez une tension — même légère — l’attention suit naturellement.

⚠️ Les erreurs les plus fréquentes (et les plus coûteuses) dans l’enseignement et la formation quand vous commencez votre cours. 

  • Commencer par les consignes comme on lit un mode d’emploi IKEA
  • Supposer que les apprenants sont mentalement prêts, alors qu’ils arrivent parfois saturés, stressés, fatigués
  • Oublier de contextualiser le contenu, et laisser les stagiaires se demander : « Pourquoi on voit ça, déjà ? »

Ces erreurs-là vous font perdre votre public.
Et une fois perdu… bonne chance pour le rattraper.

 Les 3 déclencheurs d’attention pour enseignants et formateurs

1. La question qui réveille : créer une secousse mentale dès la première minute

Certaines questions passent inaperçues.

Elles sont attendues, convenues, un peu mécaniques.

Du genre : « Que signifie ce mot ? » ou « Qui peut me rappeler la règle ? »

Et puis, il y a les autres.

Celles qui surprennent.

Celles qui coupent net le bavardage intérieur.

Celles qui font dire : « Tiens… jamais pensé à ça comme ça. »

Ces questions-là réveillent.

Elles créent une rupture dans la routine mentale.

Elles provoquent un léger déséquilibre, une tension cognitive…

et c’est justement ce qui fait naître l’attention.

En pédagogie, on parle souvent de conflit socio-cognitif ou de déséquilibre constructif :

lorsque l’élève ne peut pas répondre automatiquement, il entre en réflexion.

Et ce moment-là, si bref soit-il, est un déclencheur d’apprentissage.

Poser une question intrigante active plusieurs circuits cérébraux à la fois :

l’attention (via la nouveauté), la mémoire (car le cerveau cherche des éléments de réponse), et la motivation (parce qu’il y a un défi à relever).

Selon le chercheur Todd Kashdan [9], poser des questions stimulantes renforce la curiosité, qui elle-même augmente l’ancrage mémoriel. En clair : ce que vous apprenez quand vous êtes curieux, vous le retenez mieux.

 

Exemples concrets de questions qui réveillent

En classe de sciences :

« Si on supprime tous les insectes de la planète, que se passe-t-il ? Et si on supprimait tous les humains ? Lequel des deux scénarios est le plus grave pour la Terre ? »

Cette question oblige à penser à contre-courant. Elle surprend, intrigue, dérange un peu. Et surtout, elle donne envie de savoir.

En maths :

« Pourquoi les billets de 20 € ont-ils tous la même taille, mais pas les chiffres derrière ? Est-ce que ça a un sens mathématique ? »

Ou encore :

« Si je vous dis que 0,999… est égal à 1, est-ce que vous êtes d’accord ? »

Un élève ne peut pas rester passif face à cette affirmation. Il va chercher à comprendre, ou au moins à trancher.

En formation adulte :

« Est-ce que vous avez déjà appris quelque chose… que vous n’avez jamais réussi à appliquer ? Pourquoi ? »

Cette question active l’expérience personnelle, ce que les adultes apprécient particulièrement. Elle ouvre un espace d’introspection et d’échange.

Comment formuler une vraie question qui réveille ?

Voici quelques ingrédients :

  • Elle ne doit pas avoir une réponse évidente.
  • Elle doit éveiller la curiosité ou provoquer une petite contradiction.
  • Elle peut être personnelle (« Et vous, que feriez-vous ? ») ou décalée (« Que se passe-t-il si on arrête d’utiliser le mot “non” pendant 24h ? »).
  • Elle doit ouvrir une porte vers le sujet du jour, mais sans en donner la clé trop vite.

Une bonne question, bien placée, peut suffire à allumer toute une séance.

Elle ne remplace pas le contenu.

Mais elle en est l’amorce.

Le crochet.

La première secousse qui sort les cerveaux du mode veille.

Parce qu’au fond, enseigner, c’est aussi ça :

planter une question là où on attendait une réponse.

2. L’anecdote qui fait mouche (et pourquoi le storytelling façon TED change tout)

L’humain précède toujours le concept. Avant de comprendre une idée, le cerveau veut d’abord une histoire, un visage, une situation concrète. C’est pour cette raison que TED impose à ses conférenciers de commencer par une narration. Pas de grandes théories en introduction, mais une scène, une voix, un souvenir. Un moment humain.

Le cerveau traite naturellement les histoires (ou storytelling) comme un signal fort. Il se connecte, il imagine, il s’implique. Comme si chaque anecdote ouvrait une porte d’entrée vers l’apprentissage. [5]

« L’histoire est la forme préférée du cerveau. » Une anecdote bien choisie – un échange imprévu avec un élève, une remarque surprenante en formation, une situation qui a déstabilisé ou fait sourire – devient une accroche puissante. Ce n’est pas un ornement pédagogique, c’est un déclencheur.

Le chercheur Paul Zak a démontré que lorsqu’une histoire provoque une émotion, le cerveau libère de l’ocytocine, l’hormone de la confiance et de l’empathie. [6]  Résultat : les apprenants deviennent plus attentifs, plus connectés, plus réceptifs.

Pour intégrer cette puissance dans vos cours ou formations, inutile de devenir conteur. Il suffit de trois choses :

  1. Un personnage (vous, un élève, un collègue),
  2. Une situation de tension ou d’étonnement,
  3. Un lien direct avec ce que vous allez transmettre.

Plutôt que de débuter par :

« Aujourd’hui, nous allons voir le présent du subjonctif… »

Essayez :

« Vous savez ce qu’un élève m’a dit la semaine dernière en plein cours ? – Madame, à quoi ça sert un subjonctif si personne ne l’utilise ?-  Et vous savez quoi ? Il n’avait pas tout à fait tort. »

L’attention est là. Les cerveaux sont branchés. Et maintenant, vous pouvez enseigner.

Raconter une histoire, c’est ouvrir une brèche dans l’attention. C’est tendre un fil entre ce que vous voulez transmettre… et la réalité vécue par vos élèves ou vos stagiaires.

Et dans cette brèche, l’apprentissage a enfin de quoi s’ancrer.

3. Le lien avec leur vie : donner sens pour capter l’attention

Chez les élèves et les adultes, la question centrale, encore une fois non formulée, est : « À quoi ça me sert ? »

Cette simple pensée est la boussole de l’attention. Tant que le cerveau n’y voit ni utilité ni effet concret dans la réalité, il résiste, il décroche, il se met en veille.

Le contenu le plus rigoureux restera lettre morte s’il ne résonne pas dans l’expérience vécue de vos apprenants. C’est une vérité confirmée par de nombreuses recherches en psychologie de la motivation.

Par exemple, une étude publiée dans Frontiers in Psychology (2022) [7] montre que lorsque les étudiants perçoivent un lien clair entre ce qu’ils apprennent et leur vie quotidienne, leur motivation intrinsèque augmente, tout comme leurs performances cognitives.

De même, une recherche de Hulleman & Harackiewicz (2009) [8] auprès d’élèves de 3e montre qu’un court exercice de réflexion sur la pertinence personnelle d’un cours de sciences accroît leur intérêt et leurs résultats, surtout chez ceux qui n’y croyaient pas au départ.

Ces études montrent qu’une simple mise en perspective, où les apprenants relient le contenu à leur réalité :

– renforce leur motivation,

– augmente leur persévérance,

– améliore leur apprentissage.

En pratique (exemple des mathématiques)

  1. Introduisez le sujet en évoquant une situation qu’ils pourraient rencontrer
    Plutôt que d’annoncer :
    « Aujourd’hui, on va faire des proportions »,
    vous pourriez dire :
    « Vous organisez un anniversaire avec 8 amis. Le gâteau prévu est pour 6 personnes. Comment adaptez-vous la recette sans tout rater ? »

Ou encore :
« Vous voulez acheter un smartphone à crédit. Savez-vous vraiment combien vous allez payer au total ? C’est là que les pourcentages vous sauvent la mise. »

  1. Utilisez un exemple concret et familier
    À la place d’une explication théorique sur les équations, proposez :
    « Un ami m’a raconté qu’il voulait partager les frais d’essence pour un road trip entre 4 personnes, mais avec des trajets différents. Il s’est retrouvé à payer deux fois plus que les autres. Avec une simple équation, il aurait pu équilibrer les comptes. »

Ou pour les conversions d’unités :
« Vous partez en voyage au Royaume-Uni et vous devez convertir les miles en kilomètres pour estimer votre trajet. Une erreur de conversion, et vous vous retrouvez à 50 km du logement prévu… »

  1. Posez une question ancrée dans leur vie
    « Vous êtes dans un magasin. Deux articles sont à –30 % et –40 %, mais l’un est plus cher que l’autre. Lequel vaut vraiment le coup ? »

Ou encore :
« Vous voulez aménager votre chambre. Comment faites-vous pour estimer la surface et acheter la bonne quantité de peinture sans exploser le budget ? »

Quand le cerveau se dit « Cela me concerne », l’attention se redresse automatiquement. Et l’enseignement peut vraiment commencer. Non pas comme une théorie abstraite, mais comme un outil prêt à l’emploi.

Faire le lien avec la vie des apprenants, ce n’est pas simplement rendre la séance plus sympathique.

C’est donner une fonction au savoir.

C’est faire sortir la notion académique de son bocal pour qu’elle devienne un levier concret.

Dans cet espace, l’attention n’est plus forcée.

Elle vient d’elle-même, parce qu’elle y trouve un sens.

Notes et références

 

[1] John Medina – Brain Rules

 

Bunce, Flens & Neiles (2010) – étude sur étudiants de chimie

️ Wilson & Korn (2007) – revue sur l’attention en amphi

[2] Harvard / Bunce et al. (2010)

[3] Willingham – « Memory is the residue of thought »

  • Daniel Willingham (psychologue cognitif) affirme que seules les informations sur lesquelles les apprenants réfléchissent activement sont retenues.

Recherches en psychologie attentionnelle

A noter

  • Chez les adultes, perte d’attention vers 9–10 minutes, avec un repère de 18 minutes mis en valeur par la règle TED .
  • Chez les adolescents, chute encore plus rapide (10–12 minutes).
  • Fréquence d’interventions courtes ou interactives toutes les 10–15 minutes permet de relancer efficacement l’attention.

[4] Mary Helen Immordino-Yang (University of Southern California) – « We Feel, Therefore We Learn: The Relevance of Affective and Social Neuroscience to Education » – March 2007 Mind Brain and Education 1(1):3 – 10 – https://www.researchgate.net/publication/227624589_We_Feel_Therefore_We_Learn_The_Relevance_of_Affective_and_Social_Neuroscience_to_Education

 

[5] « Storytelling increases oxytocin and positive emotions and decreases cortisol and pain in hospitalized children »

Guilherme Brockington, Ana Paula Gomes Moreira, Maria Stephani Buso, Jorge Moll  – https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.2018409118

 

[6] « Why is Storytelling Biologically Important for Survival? » Interview  de  Paul Zak – https://youtu.be/ErBopoZWoZg?si=rK1TmNzrh0L4xU96

 

[7] Frontiers in Psychology (2023) — « Why is this relevant for me? Increasing content relevance enhances student motivation and vitality » – https://www.researchgate.net/publication/40452728_Promoting_Interest_and_Performance_in_High_School_Science_Classes

 

[8] Hulleman & Harackiewicz (2009)Promoting interest and performance in high school science classes (Science, 326(5958), 1410–1412) – https://www.science.org/doi/10.1126/science.1177067

 

[9] « How Curiosity Boosts Memory, Creativity, and Well‑Being » https://toddkashdan.substack.com/p/how-curiosity-boosts-memory-creativity

 

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