Dernière modification de l’article le 2 juin 2016 par Admin

GF_2008_06_09_plaisir_appreLa vie d’un étudiant repose sur un incroyable paradoxe. D’un côté, il y a un but clairement défini, la réussite scolaire, qui nous pousse en avant. L’entourage et le milieu scolaire nous encourage à penser à l’avenir, à passer et réussir des diplômes. Et d’un examen à l’autre, d’un diplôme à l’autre, la vie étudiante devient rapidement une course effrénée, dans un état de perpétuelle angoisse pour le prochain examen.

Oublie de vivre pour produire des résultats scolaires
Pourtant, d’un autre côté, entourage, famille, amis, parle avec nostalgie de cette période de la vie comme étant la plus belle de toutes : jeunesse, découverte du monde, peu de responsabilités, vivre au jour le jour, juste apprendre. Mais le nez dans les livres, incertain de sa réussite scolaire, l’étudiant a souvent du mal à partager ce point de vue nostalgique. Il repousse à demain le bonheur, à l’après diplôme, oublie de vivre pour produire des résultats scolaires, et passe à côté de cette période enrichissante de sa vie.
Ceux qui choisissent de se concentrer uniquement sur leurs diplômes, font de leurs études une course éperdue. Dans cette fuite en avant, ils perdent de vue leurs aspirations intérieures pour choisir les meilleurs cursus possibles, souvent en écoutant les autres plutôt qu’eux-mêmes. Ils s’oublient dans/pour les aspirations de la société, et ce jusqu’au diplôme final. Ils sont tournés exclusivement vers l’acquisition extérieure de récompenses, diplômes et bonnes notes.

Remise en question tardive

Lorsqu’ils arrivent au terme de leurs cursus, ils sont brusquement désorientés. Ils se retrouvent parfois dans des métiers qui ne correspondent pas à leurs aspirations profondes, il n’y a plus aucun diplôme à décrocher, rien vers quoi courir, ils perdent pied, ne savent plus comment trouver sens et équilibre dans leur vie. Ils se remettent en question, souvent bien tard.
A l’opposé, s’oublier dans la vie étudiante, perdre de vue le but final, un diplôme, et se laisser dériver au gré des circonstances, amène des résultats désastreux pour l’avenir. Sans la tension et le désir sous-jacent de construire son avenir, l’étudiant abandonne ses efforts au profit d’une vie facile et oublie qu’elle ne peut être que temporaire.

La clé est intérieure, c’est avoir l’état d’esprit juste

Un exercice simple permet de mettre à jour ses motivations profondes : quelles sont les toutes premières pensées et émotions qui vous traversent l’esprit dès votre réveil? En bref pourquoi vous levez-vous le matin ? Que ressentez-vous lorsque vous contemplez la journée qui vous attend ?
Peut être pensez-vous, un peu déprimé, « encore une journée en apnée à prendre des notes à toute allure, absorber un maximum d’informations sans réfléchir, vivement les vacances ». Ou à l’opposé, pensez-vous avec plaisir, « quelles nouvelles choses vais-je pourvoir découvrir aujourd’hui, comment vais-je repousser mes limites ? ».

Quelque soit votre point de vue, la journée se déroule de la même façon. Pourtant par un simple réajustement intérieur, en changeant la façon dont vous abordez votre journée, vous la vivez sous une nouvelle lumière et vous en tirez beaucoup plus de bénéfices.

 Le lâcher prise

Quelques exercices de lâcher prise peuvent aider à trouver cet état d’esprit juste. Qu’est ce que le lâcher prise ? Le lâcher prise c’est retrouver le goût du maintenant, vivre aujourd’hui plutôt que de se projeter sans cesse dans le futur, à l’après-diplôme. Le lâcher prise permet ainsi de pleinement apprécier sa vie d’étudiant tout en construisant son avenir.

Pendant un instant, mettez de côté vos angoisses sur l’avenir, lâcher prise sur vos espoirs et vos doutes, fermez les yeux et tournez-vous vers votre passé. Souvenez-vous d’un jour où vous avez appris une nouvelle chose juste pour le plaisir de l’apprendre. Souvenez-vous du plaisir ressentit d’avoir acquit une nouvelle connaissance ou compétence, d’avoir agrandit votre vision du monde. Que cela soit pour un sujet « scolaire » ou pour apprendre comment démonter un moteur de moto, il s’agit de la même chose, juste apprendre.

Retrouver en soi la curiosité première, celle qui nous fait nous questionner sur le monde qui nous entoure, les mystères de son fonctionnement, c’est retrouver le plaisir d’apprendre, apprendre non plus pour réussir ses diplômes mais pour le plaisir d’un enrichissement intérieur. Et c’est un incroyable plaisir de maîtriser une nouvelle connaissance. La lecture, par exemple, avoir appris à lire vous permet désormais de lire vos livres allongés sur une plage. Et vous pouvez aller piquer une tête dans la mer parce que pendant de long mois, on vous a appris à nager quand vous étiez plus jeunes.

 La maîtrise de la connaissance

A un niveau supérieur d’études, apprendre les mathématiques, la physique, la biologie ou l’histoire peut procurer le même plaisir lorsque survient la maîtrise de la connaissance. Cette maîtrise de la connaissance nous permet de nous émanciper, l’utiliser pour penser par nous-mêmes et non pour les autres, pour les professeurs ou pour la famille.

C’est vrai, parfois le système scolaire et ses attentes nous poussent dans des retranchements où trouver et garder ce plaisir est difficile. Mais notre intériorité n’appartient qu’à nous, et nous sommes les seuls à pouvoir choisir intérieurement de quelle façon nous verrons le monde.

Il n’appartient donc qu’à vous de trouver cette vision juste. N’absorbez pas les connaissances sans réfléchir, trouvez « l’angle d’attaque » qui rendra pour vous le sujet plaisant. « Challengez-vous » intellectuellement, allez compléter les connaissances que l’on vous a donné, cherchez d’autres angles d’approches du même sujet, imaginez-vous dans la peau de ceux qui ont fait cette découverte et de ce qu’était le monde avant, puis après et les réflexions intellectuelles qu’ils ont dues mener pour découvrir, ce que, aujourd’hui, on vous « sert sur un plateau ». Imaginez tous ce qui reste encore à découvrir et comprendre ou même remettre en question. Le savoir n’est pas une chose fixe et chaque jour toutes les disciplines évoluent parfois d’une façon radicale, en remettant tout en cause.

Lâcher prise sur ses peurs et angoisses pour l’avenir et réinvestir cette énergie dans le plaisir d’apprendre permet de changer positivement sa façon de vivre sa vie d’étudiant.

 Lorsque étudier, chaque jour, retrouve du goût et du sens

Lorsque étudier, chaque jour, retrouve du goût et du sens, et qu’il ne s’agit plus d’une simple course au diplôme, étudier contient à nouveau une part de plaisir. Etudier dans de telles conditions devient soudainement plus facile, l’enseignement n’est pas retenu pour un simple examen mais s’inscrit dans la durée, pour son propre bénéfice et non pour la gratification extérieure des résultats scolaires. Et paradoxalement, dans cette approche, les résultats scolaires s’améliorent, et l’étudiant tout en se dirigeant d’un pas plus léger vers son futur diplôme apprécie pleinement cette période très particulière de sa vie.

Dossier : Sandrine Banas

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