Dernière modification de l’article le 3 mai 2019 par Admin

Comment faites-vous pour motiver, pour encourager un élève ? Vous utilisez les mots bien sûr. Les mots ont un pouvoir sur la pensée.  Bien choisis ils sont puissants. Dans votre élan de bonnes intentions, vous pensez choisir les bons mots, les bonnes expressions. C’est ce que vous croyez. Je vais vous décevoir : il est fort probable que vous vous trompiez, que vous fassiez des erreurs. Aïe ! Comment est-ce possible ? C’est ce que je vais vous montrer dans cet article.

Texte :  Jean-François MICHEL

( Auteur « Les 7 profils d’apprentissage » Ed.Eyrolles 2005, 2013  et 2019)

 

Les cours se terminent. Franck rejoint une enseignante pour une séance d’accompagnement personnalisé. Franck traine les pieds. Il se montre démotivé. Son langage non verbal est sans équivoque : il se trouve nul, il est découragé. Et il le fait savoir. Navrée, l’enseignante dans un élan de réconfort lui lance « Mais non Franck, tu n’es pas nul. Tu n’es pas un bon à rien comme tu peux le penser! Tu n’es pas un cancre comme tu le dis. Ce n’est pas vrai !»

Vous-même, vous avez probablement vécu une situation similaire. Vous avez connu un Franck, même plusieurs. Les mots réconfortants de l’enseignante vous sont familiers. Vous diriez la même chose.

Franck regagne sa classe. Au moment des exercices pratiques, il est en difficulté. Il n’a pas tout compris du cours. Franck est immobile, le nez figé sur sa feuille, l’esprit brouillé. Son professeur tente de l’encourager. « Franck, ce n’est pas grave. Tu es kinesthésique. C’est tout. Cet exercice n’est pas difficile et tu n’es pas bête. »

Une situation, somme toute, assez normale me direz-vous : deux professeurs bienveillants qui encouragent un élève. Sauf que dans les faits, malgré eux, ils découragent et démotivent Franck un peu plus. « Quoi !? Comment ça !? »

Oui ! Vous avez bien compris : par ignorance, nos 2 professeurs ont fait des erreurs, d’apparence anodine, mais qui peuvent être graves de conséquence. Surtout pour les personnes qui ont un profil de compréhension du type auditif où les mots ont plus de pouvoir. Pour ce type de profil les mots résonnent plus fort.

Je m’explique.

 

Ne pensez pas au crocodile blanc 

 

Petit exercice : si je vous dis « ne pensez pas… mais vraiment pas, à un crocodile blanc. » Que se passe-t-il ? La majorité d’entre-vous verra dans leur esprit le crocodile blanc, même si je vous dis de ne pas y penser. Pourquoi ?

Parce que le cerveau (la partie limbique siège de l’inconscient et de l’émotion) ne comprend pas la négation « PAS». [1 ]

Lorsque l’enseignante dit à Franck

« Tu n‘es pas un élève nul » que comprend le subconscient de Franck ? → « Tu es  un élève nul. »

Bannissez les « NE … PAS » de votre langage. Vous n’y arriverez pas du jour au lendemain. Cela demande une vigilance, de nouveaux réflexes à acquérir.

Ici, l’expression plus appropriée serait par exemple  :  « Franck tu as beaucoup de potentiels, il serait bien que tu apprennes à l’exploiter et tu sais comment le faire. ». Vous voyez la différence.

Maintenant, vous comprenez l’erreur dans  la déclaration suivante : « Tu n‘es pas un bon à rien comme tu peux le penser! » Cela donne dans l’inconscient de Franck « Tu es un bon à rien comme tu peux le penser! » Horrible !

La bonne formulation serait : « Tu es capable de beaucoup de choses, mais tu l’ignores trop souvent. »

Voyez comment, sans le vouloir et à notre insu, on peut démotiver un élève ou des élèves. Effrayant n’est-ce pas.

Vous comprendrez l’erreur du professeur ici : « Franck, ce n’est pas grave. Tu es kinesthésique. C’est tout. Cet exercice n’est pas difficile et tu n’es pas bête. »

La bonne formulation : « Franck, ce n’est rien. Tu as un profil de type kinesthésique. C’est tout. Cet exercice est facile et tu es intelligent. Tu le sais bien. »

« Mais Jean-François, ce n’est pas parce que l’on dit une phrase en « NE … PAS » qu’une personne va sombrer dans la négativité. »

Très juste, si vous dites à un élève « Tu n‘es pas nul » il ne va pas se sentir forcément nul ou que vous lui coupiez toute motivation.

Le problème : ce sont les effets cumulatifs, les répétitions.

Combien de fois dans la journée, dans le mois ou dans l’année, le subconscient de Franck va entendre « tu n’es pas nul » ? Surtout de la part de professeurs qui lui veulent du bien, qui veulent l’aider, qui pensent bien faire, mais qui ignorent ce qui se passe. La conséquence : ils répètent les mêmes phrases au pouvoir négatif.

Savez-vous que l’être humain a environ 12.000 à 60.000 pensées (conscientes ou inconscientes) par jour ? [2] Parmi elles, 80% sont négatives. Et 95% de ces pensées sont identiques à celles de la veille.

 

Les mots peuvent être destructeurs

 

Personne ne conteste le pouvoir des mots. Surtout les amoureux de la littérature, de l’écriture. Ce qui est nouveau c’est que la science nous donne une vision plus précise.

Si le pourvoir des mots est réel, les mots ou les expressions négatives (appelés aussi mots destructeurs) ont un véritable impact sur le cerveau. Bien plus qu’on ne le croit.  Surtout sur le coup d’une colère ou d’une frustration. Crier  à un élève « tu ne fiches rien ! Tu as un poil dans la main » a une influence bien plus forte qu’on ne le pense. L’émotion (ici la colère) amplifie le pouvoir des mots.

Bien sûr, l’effet sera différent selon chaque élève. Car chaque élève est différent. Ceux qui ont un profil d’identité de type « intellectuel » arriveront à prendre du recul. Les profils de type « enthousiaste » s’en sortiront avec l’humour. Ce sera une tout autre histoire avec les élèves de profil d’identité de type « émotionnel ». Surtout si leur cerveau a tendance à multiplier les émotions par 2, 3, ou 10. La sensibilité est telle que ces élèves peuvent vous « exploser » littéralement à la figure.

Vous vous rendrez compte que vous faisiez souvent cette erreur ? Chassez tout sentiment de culpabilité de votre esprit. Vous faites de votre mieux. Avec le tourbillon du quotidien, difficile de faire attention. On est des êtres humains après tout. Ce qui va suivre devrait vous aider à prendre conscience.

Savez-vous que le simple fait de montrer une liste de mots négatifs pendant quelques secondes fera en sorte qu’une personne angoissée ou déprimée (souvent le cas des élèves en difficulté ou en échec scolaire) se sentira encore plus mal. Un processus de « rumination » se déclenche et peut se renforcer. Comme un moteur qui s’emballe, qui monte dans les tours pour atteindre le surrégime.

C’est ainsi que les structures clés du cerveau qui régulent la mémoire, les sentiments et les émotions se dérèglent. [3] Conséquence : le sommeil et l’appétit sont perturbés. Il y a une incapacité à être satisfait de quelque chose.

Cette rumination négative – par exemple, se soucier du résultat d’un contrôle continu, une peur de l’échec – stimule la libération de substances neurochimiques destructrices dans le cerveau.

La prudence dans l’utilisation du langage est d’autant plus nécessaire que l’élève est petit, comme un enfant scolarisé en maternelle ou en primaire. Pourquoi ? Car à cet âge le cerveau d’un enfant est une éponge. Il absorbe tout. Facteur aggravant : son esprit n’a pas le recul nécessaire pour faire la part des choses. Tout est pris au premier degré.

Je vous laisse imaginer les effets sur l’enfant des mots ou des expressions négatives répétés au quotidien. Plus il aura de pensées négatives, plus il est susceptible de connaître des troubles émotionnels [4]. Cela est surtout vrai pour les enfants ayant un profil identité de type émotionnel.

Que vous ayez en face de vous un élève de primaire, un ado en collège,  lycée ou un adulte dans un cursus de formation professionnelle, apprenez-lui à penser positivement [5]. Comme pour vous, cela passe par leur apprendre à utiliser les mots et les expressions dits constructifs.

Voici un récapitulatif :

Les mots sont classés en 2 catégories : les mots et expressions destructeurs et les mots et expressions constructifs.

Mots destructeurs

 

Les mots et expressions qui expriment le doute

 

Sans aucun doute. Tu as sans doute raison.

Je ne doute pas. Je ne doute pas que tu fasses un effort.

Peut-être que. Tu as peut-être essayé de faire l’exercice correctement.

N’hésitez pas à me poser des questions si vous n’avez pas compris.

 

Expressions négatives

 

Je ne pense pas à … [en langage positif] → Je suis d’avis que

Pas de soucis à… [en langage positif]  → Ok, c’est bon

Ne t’inquiète pas à … [en langage positif] → Rassure toi,

N’ai pas peur à… [en langage positif] →Tu vas y arriver

Il n’y a aucun risque à… [en langage positif] → Tu seras en parfaite sécurité

Tu le feras sans difficulté à… [en langage positif]  → Tu le feras avec facilité

Ce n’est pas difficile  à[en langage positif] → C’est facile

Pas de problème à … [en langage positif]Ok, c’est noté.

 

Mots et expressions constitutifs : ressenti positif

 

Tu feras l’exercice sans difficulté … [en langage positif] → Tu va faire l’exercice faire avec facilité.

Les erreurs  … [en langage positif] → Les choses à améliorer (Pour le profil d’identité de type perfectionniste)

Tu t’es trompé là et là … [en langage positif]  →  Ce n’est pas le résultat attendu ici. Où est le loupé ? (Pour le profil d’identité de type dynamique)

Les points positifs et négatifs … [en langage positif] →  Ce qui est bien / ce qui est à améliorer.(Pour le profil d’identité de type perfectionniste et dynamique)

Tu as une mauvaise note … [en langage positif] → Dans ce devoir / ce test, il y a beaucoup de choses non comprises. Le résultat souhaité est non atteint.(Pour le profil d’identité de type dynamique)

Ce semestre, tu es en dessous de la moyenne. … [en langage positif] →  Ce semestre, les résultats sont en deçà de l’objectif : celui d’avoir la moyenne.

Je suis dépressif, je n’ai pas le moral, je ne suis pas motivé … [en langage positif] → Il y a un schéma de pensée limitant qui se balade dans ma tête / dans mon esprit qui me freine aujourd’hui.

Non [en langage positif] →Je suis en désaccord / je pense différemment.

N’hésitez pas à me poser des questions si vous n’avez pas compris …. [en langage positif] → Je suis disponible pour répondre à vos questions.

Je ne veux pas me tromper … [en langage positif] → Je veux avoir juste.

Bien évidemment, il est assez difficile de s’exprimer sans utiliser la négation NE…PAS. En lisant cet article, vous remarquerez que j’utilise tout de même la négation. L’astuce est de faire attention pour les mots et les expressions importantes. Par exemple, je ne dis plus : « N’aie pas peur », mais «rassure-toi» ;

« Pas de problème », mais « c’est tout bon».

 

Les mots amplifiés par les émotions

 

Vous vous souvenez : lorsque les émotions sont négatives (associés aux mots négatifs), les dégâts sont plus importants. Creusons un peu. Que se passe-t-il au niveau cérébral ?

Le cerveau interprète l’émotion (ici colère) comme un message d’alarme (en mode survie face au danger). Ce message interfère avec les centres de décision situés dans le lobe frontal. Résultat : la personne qui subit la colère est poussée à agir de manière irrationnelle [7]. Avec 3 comportements possibles : la fuite, l’inhibition ou la révolte [8].

Voici un exemple concret

Vous avez certainement vécu cette scène. Vous entendez la voix forte et aigüe d’un parent excédé et en colère, crier sur son enfant pour qu’il cesse son caprice et avance. Que fait l’enfant ? Il reste planté, paralysé et pleur. De l’extérieur on ne voit qu’un caprice. En réalité, le cerveau de l’enfant est en panique face à l’émotion négative diffusée par son papa ou sa maman. Mais loin de moi l’intention de blâmer les parents. Ce sont des humains qui font de leur mieux pour affronter l’urgence du quotidien.

 

La difficulté de remotiver un élève

 

Si les mots associés aux émotions négatives ont un impact destructeur sur le cerveau et sur les aptitudes cognitives, alors les mots et les émotions positives auraient un effet inverse ? C’est vrai ! Alors si un élève a entendu des expressions négatives, est-il possible d’inverser la tendance avec des paroles positives, d’annuler flot de négativité que l’élève a subi. Cela paraît logique. Mais il y a un « hic »

Les récentes recherches ont montré que le cerveau réagit peu aux paroles et aux pensées positives. [9]. Pourquoi ? Car les mots ou les expressions positives ne constituent pas une menace pour la survie de l’individu. Le cerveau n’a donc pas besoin de réagir aussi rapidement qu’il le fait pour les pensées négatives. [10]. Il n’est pas en mode de survie (via la partie limbique).

Ce constat tend à confirmer le biais cognitif [10] de négativité. Qu’est-ce que c’est ?  C’est le processus cognitif qui amène les individus à être davantage marqués par les expériences négatives que par les positives. En clair, le cerveau prend davantage en compte les informations négatives que les positives

Voici un petit exercice

Si je vous demande : « Que vous faisiez le 11 septembre 2001, jour où les tours jumelles du World Trade Center se sont effrontés ? » Vous répondriez en quelques secondes. Vous pourriez même donner des détails précis : ce que vous avez vu à la télévision, stupéfait par l’effondrement des 2 tours.

L’horreur qui vous a saisi et tordu le ventre en voyant ces pauvres gens prisonniers des flammes. Peut-être même que ces images défilent dans votre tête. À frémir.

Maintenant si je vous demande : « Quel a été votre plus beau moment en cette année 2001 ? » Vous mettriez plus de temps à répondre. Peut-être même que vous n’avez plus aucun souvenir.

Qu’est-ce que cela montre ?

Que les informations négatives frappent l’attention et sont mémorisées plus facilement. À l’inverse, notre cerveau a tendance à oublier les bons souvenirs ou, du moins, toutes les fois où les choses se sont bien déroulées. C’est pour cela qu’elles sont plus rarement prises en compte dans notre raisonnement.

Voilà pourquoi, les journaux diffusent essentiellement les mauvaises nouvelles, que les scandales font du buzz sur internet : l’attention est attirée et avec elle l’audience qui alimente le chiffre d’affaires. Eh oui! Les médias sont des entreprises qui besoin de faire du profit. On oublie souvent cette réalité.

En résumé

Comme le dit Miguel RUIZ dans son merveilleux livre Les 4 accords toltèques  : que votre parole soit impeccable.

« Chaque être humain est un magicien. Par notre parole, nous pouvons soit jeter un sort à quelqu’un, soit l’en libérer.»  Miguel RUIZ [12]

« La clé de notre salut : c’est de devenir les maîtres des mots que nous prononçons, de forcer le langage à répondre à nos besoins. » Paul Auster [13]

Quand vous êtes dans l’accompagnement personnalisé ou dans votre pratique quotidienne avec des élèves, pensez à :

.1/ Éviter d’utiliser des expressions avec la négation … NE… PAS pour les choses importantes.

.2/ Utiliser le vocabulaire positif. Faites des fiches pour chaque expression.Apprenez-les par cœur si nécessaire.

.3/ Que l’émotion comme la colère renforce l’impact négatif (attention aux élèves d’un profil d’identité de type « émotionnel »).

..4/ Que pour motiver un élève en situation d’échec cela peut prendre du temps. La patience est de mise.

                        Et…. faites de votre mieux

 

 

Et vous ?

> Aviez-vous conscience des mots négatifs (NE … PAS)?

> Utilisiez-vous des mots destructeurs sans le savoir ?

> Comment, dès aujourd’hui, pouvez-vous éliminer (même qu’un peu) les expressions et mots potentiellement destructeurs  

> Connaissiez-vous le livre Les 4 accords toltèques ?

Indiquez vos réponses dans un commentaire (cela me permettra d’y répondre).

> Qu’est-ce que les profils d’identité ? Cliquez ici pour regarder la vidéo

 

 

Texte : Jean-François MICHEL – Visitez la chaîne YouTube logo-YouTube

( Auteur « Les 7 profils d’apprentissage » Ed.Eyrolles 2005, 2013 )

 

[1]  Yohan John, PhD in Cognitive and Neural Systems from Boston University « Is it true that conscious, unconscious or subconscious mind cannot process negation or « negative statements »? if yes, why? » https://www.quora.com/Is-it-true-that-conscious-unconscious-or-subconscious-mind-cannot-process-negation-or-negative-statements-if-yes-why

[2] Article de 2005 publié par le la National Science Foundation https://www.nsf.gov/ Si ces chiffres restent à prouver, ils communément repris par la communauté scientifique.

[3] Some assessments of the amygdala role in suprahypothalamic neuroendocrine regulation: a minireview. Talarovicova A, Krskova L, Kiss A. Endocr Regul. 2007 Nov;41(4):155-62.

[4] Duhachek A, Zhang S, Krishnan S. Anticipated Group Interaction: Coping withValence Asymmetries in Attitude Shift. Journal Of Consumer Research. Vol. 34. October 2007.

[5] The Role of Repetitive Negative Thoughts in the Vulnerability for Emotional Problems in Non-Clinical Children. Broeren S, Muris P, Bouwmeester S, van der Heijden KB, Abee A. J Child Fam Stud. 2011 Apr;20(2):135-148.

[7] What is in a word? No versus Yes differentially engage the lateral orbitofrontal cortex. Alia-Klein N, Goldstein RZ, Tomasi D, Zhang L, Fagin-Jones S, Telang F, Wang GJ, Fowler JS, Volkow ND. Emotion. 2007 Aug;7(3):649-59.

[8] Henri Laborit : https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Laborit

[9] [Negative and positive suggestions in anaesthesia : Improved communication with anxious surgical patients]. Hansen E, Bejenke C. Anaesthesist. 2010 Mar;59(3):199-202, 204-6, 208-9.

[10] Kisley MA, Wood S, Burrows CL. Looking at the sunny side of life: age-related change in an event-related potential measure of the negativity bias. Psychol Sci. 2007 Sep;18(9):838-43.

[11] Un biais cognitif est une distorsion dans le traitement cognitif d’une information par le cerveau. Résultat : la perception de la réalité est biaisée.

[12] Miguel RUIZ – Les quatre accords toltèques (1997) Amber-Allen Publishing. Édition française 1999. – JOUVENCE 

[13] Paul Auster, est un écrivain, scénariste et réalisateur américain : https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Auster

12 Commentaires

  1. Bonjour

    Merci M. Jean-François pour le partage de cet outil pédagogique pertinent et sécurisant.
    J’ai beaucoup apprécié l’alerte sur l’utilisation des mots. J’ai vraiment conscience des mots négatifs. J’y prête attention pendant mes cours. Mais après lecture de votre document, je me rends compte que je fais encore face à quelques écueils.
    En effet, les principaux mots ou expressions que j’utilise sont :
    « J’ai compris que tu n’as pas révisé ton cours. Il n’y a de magie, il faut réviser. » (Quand je constate que le résultat d’un étudiant ou une étudiante est mauvais).

    « Vous l’avez pourtant étudié au niveau moyen. » (Quand un étudiant ou une étudiante semble ignorée complètement une notion importante vue au niveau moyen).

    « Range ton cellulaire dans ton sac. » (A un étudiant ou une étudiante qui manipule son téléphone pendant le cours. Mais quand je donne une consigne pour les travaux qui nécessitent des recherches, j’autorise les étudiants à utiliser leurs cellulaires.)

    « Pourquoi n’as-tu pas participé au cours (de tel jour). » Après une absence suivie du silence du concerné à me parler de la raison de son absence.

    « Un langage verbal ou non. » Je me déplace et me positionne à coté d’un étudiant ou d’une étudiante qui est inattentif/inattentive ou qui fait autre chose pendant le cours. Je peux lui dire de suivre ou juste observer et quitter.

    « On ne coupe pas la tête de celui qui donne une mauvaise réponse. On est sur le terrain de l’enseignement-apprentissage. » Après un silence face à une question que je pose aux stagiaires.

    « Je suis face à des adultes, je n’ai pas envi de faire le gendarme. » Face à un comportement non conforme aux normes. NB : Je précise que très souvent, nous arrêtons des règles de conduite avant de démarrer le module.

    « Chacun de vous doit se comporter en formateur. » Face à une hésitation dans la prise de risque pour faire un exercice pratique qui entre dans la droite ligne de l’activité d’un formateur.

    Voilà les mots et expressions que j’utilise principalement pendant mes cours en fonction des situations. Mais je ne sais pas s’ils sont destructeurs ou non. Veuillez bien les apprécier, M. Jean-François.

    Vous avez parlé du livre « Les 4 accords de toltèques ». Je ne connais pas ce livre. Pouvez-vous me dire un peu plus sur ce livre ?

    Merci une fois de plus, M. Jean-François.
    Cordialement.

    • Bonjour,

      Merci pour votre message.

      Vous avez pris conscience de ce qu’il faut éviter dans la communication. Vous savez que parfois vos propos ne sont peut être pas toujours les mieux adaptés. Cette prise de conscience est le plus important. Acceptez de ne pas être un professeur parfait (personne ne l’est). C’est déjà beaucoup. Un professeur reste un Être Humain.

      Au-delà des mots ou des expressions, ce qui compte c’est l’intention que vous y mettez comme la bienveillance, la volonté d’aider et de faire mieux. Les élèves le sentent. Et c’est ce qui compte.

      Pouvez-vous me dire un peu plus sur ce livre ?

      Vous avez une description ici : https://livre.fnac.com/a9322896/Miguel-Ruiz-Les-quatre-accords-tolteques

      EN vous souhaitant une bonne journée.

      Jean-François

  2. Bonjour,
    Ayant lu la proposition suivante :
    « Tu feras l’exercice sans difficulté … [en langage positif] → Tu vas faire l’exercice avec facilité. »
    je me permets de signaler que j’ai remarqué que la formulation positive pouvait avoir des répercussions … négatives ! En effet, si la personne rencontre une/des difficulté/s, elle va « se sentir nulle » puisqu’elle a de la peine dans un exercice annoncé comme facile …
    Aussi, j’essaie d’éviter cette formulation.

    • Bonjour,
      Votre remarque est intéressante.
      Tout dépend le contexte. Si l’élève se fait « une montagne » (en schéma d’évitement) alors la formulation positive est à utiliser.
      SI la difficulté peut être réelle, alors oui, la formulation positive peut être (dans ce cas là) contre productive.
      Mais, ici le propos de l’article était d’indiquer que les formulations par la négative ne sont pas comprises par le cerveau.
      Le subconscient ne comprend pas la négation.
      SI vous dites à une personne « n’ait pas peur », son subconscient comprendra « ait peur ».
      Bien cordialement

      Jean-François

  3. Merci Jean François pour vos conseils; c’est vrai quand on conseille un élève on ne se rend pas compte des fois qu’on le blesse,mais je t’assure ce n’est pas toujours facile(j’utilise le NE ici (rire) )de convaincre un élève qu’il est capable de réussir ,bref moi je suivrai tes conseils, tu es très généreux.Apprendre Apprendre est un outil pédagogique très précieux. Merci beaucoup et bon courage.

    • Bonjour marie,
      Merci beaucoup pour votre message.
      Oui, ce n’est pas facile. Parfois on est maladroit. Mais plus que tout 2 choses comptent pour l’élève :
      1. L’intention. l’élève sent que l’on est sincère dans sa démarche. Cela ne veut pas dire non plus qu’il faille tout accepter et tolérer. Parfois il est nécessaire d’être un peu dur.
      Bien cordialement

      Jean-François
      2. Essayer et essayer encore. C’est part l’action et les tentatives répétées, que l’on devient compétent. Ici dans cet article, je ne livre que les principes.

  4. Bonjour Jean-François,

    J’accompagne bénévolement et individuellement des jeunes en situation d’illétrisme. Pour certains il est difficile de passer votre test qui m’a changé la vie pour d’autres jeunes et moi-même !

    Je recherchais, en effet, une façon de comprendre comment chacun apprend afin de leur transmettre un message accessible. La communication sous toute ses formes (non-verbale, verbale, émotionnelle) est effectivement essentielle pour accéder à l’autre et lui permettre d’échanger.

    En parallèle de vos enseignements, je propose à chaque jeune s’il le souhaite, de commencer chaque séance, par quelque minute de méditation. C’est excellent pour leur permettre d’accéder à leur attention ; pour certain c’est même miraculeux car le temps d’apprentissage est doublé.

    La difficulté que je rencontre est de trop « mâcher » le travail quand je perçois un élève démotivé. J’essaie de m’adapter comme je peux et vais donc sur vos conseils, essayer d’ être patiente … !

    Encore merci pour toutes vos explications (en vidéo et en texte) claires, argumentées, précieuses, motivantes.
    SI vous passez dans la région de Mulhouse, faites-moi signe !

    Emma

    • Bonjour Emma,

      Merci pour votre message et vos encouragements. Ils m’aident beaucoup à continuer à vous livrer du contenu

      En parallèle de vos enseignements, je propose à chaque jeune s’il le souhaite, de commencer chaque séance, par quelque minute de méditation. C’est excellent pour leur permettre d’accéder à leur attention ; pour certain c’est même miraculeux car le temps d’apprentissage est doublé.

      Vous avez tout à fait raison d’ajouter la pratique de la méditation. C’est une pratique de plus ne plus répandue et qui a prouvée son efficacité.

      Vous pouvez lire les articles suivants :
      Comment méditer pour mieux apprendre ?
      Méditation et le cerveau

      Je ne suis pas un spécialiste de la méditation, mais voilà une méthode que vous pouvez combiner aux 7 profils d’apprentissage.

      Effectivement, si vos élèves ont des difficultés à lire, le test est difficile à réaliser. Dans un cadre d’accompagnement personnalisé il est possible de « dicter » les questions. Mais il y a une perte d’efficacité je dois le reconnaître.

      La difficulté que je rencontre est de trop « mâcher » le travail quand je perçois un élève démotivé. J’essaie de m’adapter comme je peux et vais donc sur vos conseils, essayer d’ être patiente … !

      Je ne peux que vous conseiller de lire la partie 3 sur la motivation qui concerne le changement de cadre de référence. Mais j’imagine que vous devez dépenser beaucoup d’énergie. Persévérez, tout en gardant à l’esprit de responsabiliser l’élève. C’est tout un art que devez bien maîtriser.

      Si je passe dans votre région, je n’y manquerai pas.

      Jean-François

  5. Merci pour ce rappel. Pas toujours facile de gommer les mauvaises habitudes!

    Si je peux me permettre, la phrase : « Tu es capable de beaucoup de choses, mais tu l’ignores trop souvent. »,
    m’a fait tiquer comme phrase positive; le  » mais » semble gommer un peu le positif de l’affirmation; Je pense que le remplacer par « et » donne une meilleur énergie…
    Je travaille en école primaire, et vos articles me permettent d’affiner mon regard
    Merci pour le partage, une valeur à remettre au goût du jour

    • Merci pour vos encouragements et cette remarque. Effectivement le « mais » peut gommer le positif de l’affirmation. Dire : « Tu es capable de beaucoup de choses, [blanc] …. tu l’ignores trop souvent. » C’est bien mieux.

      Jean-François

  6. C’est très instructif et vital ce que vous dites, Jean-François. Quand je dis le mot « vital », je l’envisage dans son sens latin fort « vitae », la vie quoi! Apprendre à apprendre, apprendre à être conscient des ses émotions, apprendre à peser le poids de ses mots sont tout aussi importants que le contenu pour le moment immuable des matières scolaires historiques que les élèves doivent suivre par la force des intérêts à se tenir au statu quo. À quand une matière qui s’appelle « Apprendre à apprendre » dans le cursus scolaire? En Nouvelle-Zélande où je travaille, nous avons un principe éducatif qui s’appelle « learning to learn. » C’en est un parmi d’autres et comme matrice différentiatrice, il me paraît vital dans le projet de formation de vie des élèves. Bref, on ne se connaît pas, Jean-François et peu importe le manque de connaissance, je vous remercie et je vous encourage pour le travail merveilleux que vous propagez par votre site et vos articles. Là, présentement, tout de suite. Bravo, chapeau et continuez avec vos intentions fortes!

    • Bonjour,
      Merci pour votre message et votre témoignage. C’est touchant. Il me donne un gros surplus de motivation pour continuer et donner le meilleur.

      Jean-François

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