Dernière modification de l’article le 2 mai 2018 par Admin

Réussir une formation, surtout lorsque l’on est un formateur débutant, cela ne s’improvise pas. La réussite d’une animation de formation tient dans une bonne préparation. Voici les 7 points auxquels vous devez être particulièrement vigilants.

1.Bâtir les objectifs pédagogiques

Votre programme de formation doit être explicité au travers des objectifs pédagogiques déclinés en préambule. Il s’agit de la base sur laquelle vous allez monter votre module. Partez des objectifs opérationnels décidés avec votre client. Les objectifs pédagogiques se regroupent en trois familles de besoins :

– le besoin cognitif: il concerne les acquisitions de connaissances. C’est l’objectif de « savoir » qui y répond.
Il se décline avec des verbes tels que : connaître, comprendre, définir, préciser, nommer, mémoriser… Il s’agit de la partie théorique de la formation et il nécessite des exposés, des présentations en grand groupe ;

– le besoin psychomoteur : il concerne les acquisitions de compétences. C’est l’objectif de « savoir-faire » qui y répond. Il se décline avec des verbes tels que : utiliser, actionner, faire, lire, rédiger, reproduire… Il s’agit de mettre en pratique, manipuler, et cela nécessite forcément une partie pratique liée à l’activité de l’apprenant ;

– Le besoin affectif : il concerne les acquisitions de comportements. C’est l’objectif de « savoir-être » qui y répond. Il se décline avec des verbes tels que : s’adapter, se sentir, s’intégrer, dédramatiser… Il s’agit de la capacité à être à l’aise dans une situation donnée. Il nécessite des exercices de prise de recul, des échanges ou des mises en situation plus ou moins impliquantes selon le sujet.

Toute formation, qu’elle soit théorique, technique ou comportementale, doit contenir les trois registres d’objectifs.

Chacun de ces objectifs doit pouvoir se décliner derrière la phrase : « À la fin de cette formation, l’apprenant est capable de… ».

2. Finaliser le timing : respectez les rythmes de l’apprentissage

Le cerveau humain a besoin de « débrancher » toutes les 90 minutes en moyenne. Calez-vous sur ce tempo et prévoyez une pause toutes les 90 minutes.

Les deux grands « pics » d’attention sont en milieu de matinée (9 h 30-11 h) et en milieu d’après-midi
(15 h 30-17 h). C’est le moment où notre cerveau est le plus réceptif, dans des domaines différents :

– le pic du matin convient aux activités liées à la concentration et la réflexion logique : c’est le moment de travailler le « savoir » au travers d’apports théoriques,

– le « pic » de l’après-midi convient à des moments de créativité : c’est le moment de mettre vos participants en mouvement, de les faire réfléchir par eux-mêmes.
Faites-leur faire des exercices ou des mises en situation liés au « savoir-faire » ;

Pensez toujours au redoutable moment de la digestion, en début d’après-midi : quelle que soit la séquence prévue, ne passez aucune information importante à ce moment-là…

3. Créer un PowerPoint de présentation

Ne confondez pas le PowerPoint explicatif qui a vocation à être lu sur un ordinateur et le PowerPoint d’appui à une séquence théorique. Ce dernier doit répondre à des règles précises pour remplir son rôle pédagogique :
Développez un seul message par « slide ». Le titre en est l’indicateur. Chaque diapositive doit être indépendante et présenter un message complet.

Gardez les règles de composition stable :

– taille des titres : 38-44 points,

– fond de page : privilégiez des fonds unis aux fonds dégradés ou composés d’objets ;

– évitez de distraire votre auditoire avec des sons et images sans utilité réelle ou fond de page trop complexe, répétition de logos ou titres, etc. ;

– laissez vivre vos slides. Utilisez au plus 50  de l’espace.
Le « blanc » est important pour la lisibilité des informations et donc une meilleure attention et compréhension ;

– contentez-vous au maximum de 3 ou 4 lignes pour faciliter la lecture et la rétention de l’information. Écrivez en moyenne 6 mots par ligne ;

– facilitez la lecture. Utilisez au maximum deux polices : une pour les titres, l’autre pour les textes. Choisissez des polices sans empattement car elles sont plus lisibles : Arial, Tahoma…Écrivez en minuscules, même les titres, c’est plus lisible ;

– La taille des caractères doit augmenter avec la grandeur de la salle : ne descendez pas au-dessous de 18 points ;

– Exploitez (a couleur, elle augmente l’attractivité visuelle, aide à structurer l’information et peut améliorer la mémorisation. Les couleurs de texte doivent être bien contrastées avec la couleur du fond.

En termes de positionnement, mettez-vous au fond de la salle, derrière vos stagiaires, si les visuels sont très importants et que vous souhaitez juste les commenter, et à côté de l’écran, si le PowerPoint n’est qu’un support à votre discours.

4. Faire les présentations

Selon le type de formation que vous allez animer et le style des stagiaires, vous pouvez essayer des méthodologies décalées.
Utilisez la méthode des présentations croisées : les stagiaires se mettent en binômes et se présentent mutuellement en répondant à une série de questions préalablement établies.

Chaque fois, A va présenter B et vice versa. De votre côté, appuyez-vous sur les notes prises pendant l’exercice pour débriefer la forme : « Laissez parler l’autre sans le couper, ne pas déformer ses propos, ne pas interpréter ce qu’il a dit… »

Avantage : exercice de présentations plus aisé pour chacun

Inconvénient : long !

Proposer une version présentations croisées entièrement en dessin : pour chaque thème spécifié (expérience passée, métier exercé, attentes…), l’interviewer a juste le droit de dessiner (pas de rébus !) et doit utiliser sa mémoire pour redonner les contenus au groupe.

Avantage : travaille la mémorisation et la confiance en soi

Inconvénient : peu de contenu

Faire des présentations anonymes, chacun note la réponse aux questions du formateur, lisiblement, par écrit sur un Post-it, puis les Post-it sont mis en commun et chacun en tire un qu’il lit comme s’il s’agissait du sien.

Avantage : libère la parole

Inconvénient : pas de détails sur les attentes

5. Pour un groupe qui se connaît déjà

Demandez à chacun d’ajouter à sa présentation « une chose qui va étonner le groupe » sans donner plus de précision. En général, les participants montrent à cette occasion un aspect de leur personnalité inconnu du groupe (j’ai déménagé 26 fois, j’anime les réveillons de Noël aux Restes du cœur, j’ai traversé les États-Unis en stop à 20 ans…).

Avantage : offre un regard neuf sur chacun

Inconvénient : certains peuvent « sécher »

Le portrait chinois : demandez à chacun de se présenter à la manière
de « si j’étais… » en proposant livre, film, pays, voiture, ville, ani-
mal… Chacun doit choisir, décrire puis expliquer ce choix

Avantage : ludique

Inconvénient : peu d’informations factuelles

6. Recueillir les attentes

À alterner selon les circonstances et le temps dont vous disposez :

– le tour de table « classique » : c’est la méthode la plus simple et la plus rapide. Demandez à vos stagiaires d’enrichir leur présentation en donnant leurs attentes par rapport à la formation, à tour de rôle ;

– le recueil anonyme : à chaque fois que cela vous semble important, parce que les enjeux sont forts ou le groupe visiblement peu à l’aise, utilisez cette méthode de recueil des attentes. Chacun à son tour note ses attentes sur des Post-it, une attente par Post-it. autant de post-it que l’on souhaite, écrits lisiblement. Puis chacun vient coller au paperboard ses Post-it et vous faites le débriefing. Vous lisez à tour de rôle les attentes notées, faites un point vert si elles correspondent à des points qui seront traités en formation, un point rouge si elles sont hors sujet et un point de chaque si elles ne sont traitées qu’en partie. Reformulez très clairement ce que vous lisez pour être sûr d’être bien compris. Si le texte n’est vraiment pas clair, suggérez une interprétation et demandez au groupe s’il comprend comme vous, en général c’est la personne qui l’a écrit qui va vous répondre, sous couvert d’anonymat !

– La carte heuristique : cet outil vous est présenté dans cet ouvrage, en synthèse des différents chapitres. Dans le cas présent, il va permettre une synthèse et un regroupement des attentes par thématique, beaucoup plus lisible pour tous que leurs Post-it. Faites une grande branche par thématique générique puis agglomérez derrière les demandes liées à cette thématique.

7. Définir les règles de vie

Quel que soit le groupe, reprécisez toujours les règles de vie d’entrée de jeu, afin de vous appuyer facilement sur elles en cas de dérapage. Nous vous proposons la liste suivante, non exhaustive, mais suffisante pour « poser le cadre » :

. respect des horaires ;

. portables (ordinateur et téléphone) silencieux et/ou fermés ;

. écoute et bienveillance (laisser l’autre s’exprimer jusqu’au bout, pas d’agressivité dans les échanges) ;
. anonymat des échanges (ce qui est dit dans la salle n’est pas répété à l’extérieur).

Bien évidemment, le formateur s’engage à respecter les mêmes règles et demande au groupe son accord sur ce mode de fonctionnement. Cette action est indispensable pour réaliser des recadrages clairs et bienveillants, si besoin est.

Véronique BEDU conçoit et anime des formations originales pour fluidifier la communication professionnelle dans les entreprises. Dirigeante associée de la société CoRelations, elle anime une équipe de 12 formateurs. Elle est chargée de TD en communication à la Sorbonne.

Pour voir le livre: Cliquez ici

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