Dernière modification de l’article le 16 mars 2017 par Admin

 

 

Combien de jeunes en France sont sortis du système scolaire , (en décrochage scolaire) et qui demeure au chômage tout en ayant ni diplôme, ni qualification ? Pourquoi cette situation de déshérence ? Qui sont ces catégories de jeunes que l’on appelle les « neet » ?

 

Savez-vous que près de 1,7 million de jeunes en France (fin 2015) âgés de 15 à 29 ans n’avaient ni emploi et ne suivaient aucune formation qu’elle soit officielle (formations conduisant à un diplôme ou titre reconnus) ou informelle (suivies pour des raisons professionnelles ou personnelles : stages, formations ou cours avec l’aide d’un intervenant / séminaires, ateliers ou conférences / cours particuliers / cours de sport et cours liés à des activités culturelles ou de loisirs.).

Ces jeunes en véritable déshérence représentent quand même près de 14,7% des jeunes. On les appelle dans le jargon économique les « neet ».

Que veut dire le terme  « NEET » ? Une différence avec les jeunes en décrochage scolaire ?

Le mot « neet » est un acronyme de l’anglais « not in employment, education or training » (en français : sans emploi, ne suivant ni études ni formation). Lorsque l’on parle des NEET (au pluriel), on désigne, par un abus de langage, cette catégorie de jeunes en décrochage scolaire sans emploi et sans formation.

Le terme est employé  pour la première fois dans un rapport du gouvernement britannique en 1999, le taux de NEET est devenu un indicateur officiel pour la Commission européenne dès 2010.

Combien de « neet » en France ?

Fin 2015 (derniers chiffres disponibles de 2017 publiés par l’insee et la dares)  14,7 % de l’ensemble des 15-29 ans sont  dans cette situation. La part de NEET est bien plus faible pour les 15-19 ans (6 %) que pour les autres tranches d’âge. Les 15-19 ans majoritairement en formation initiale. Quand on monte en âge ce taux de « neet » augmente fortement : 18% chez les 20-24 ans et 20% chez les 25-29 ans soit près d’1 jeune sur 5 de cette tranche d’âge.

La part des NEET a augmenté de 0,3 % en France métropolitaine au cours de l’année 2015

Part des NEET parmi les 15-29 ans selon le sexe depuis 2004

(Graphique et sources DARES / INSEE)

Combien de « neet » dans les autres pays ? Où se situe la France ?

Le nombre de « neet » (en décrochage scolaire) et le taux de chômage des jeunes sont assez élevés dans les pays du Sud. En Espagne, 20 % des jeunes sont au chômage entre 15 et 29 ans et, en Italie, 25 % des jeunes n’ont ni formation ni emploi. Dans les pays nordiques la situation est bien différente : seuls 4 % de jeunes sont au chômage en Allemagne et 3 % au Japon. Pour certains pays, la comparaison avec la France est contrastée selon les indicateurs, comme la  Suède par exemple. Dans ce pays nordique, la part des NEET est deux fois plus faible qu’en France, mais la part de chômage y est sensiblement équivalente.

Indicateurs d’emploi et de chômage des jeunes en 2015 en Europe, aux États-Unis et au Japon

(Graphique et sources DARES / INSEE)

 

(Sources et graphiques : OCDE 2017)

Pourquoi sont-ils si nombreux en France ?

« Le niveau d’études joue un rôle décisif : le taux d’emploi des jeunes ayant fait des études supérieures est de plus de 80 % dans les trois ans qui suivent la sortie du système éducatif » indiquent les économistes Pierre Cahuc, Stéphane Carcillo et Klaus F Zimmermann du conseil d’analyse économique.

Il y a la difficulté grandissante, aujourd’hui, de pouvoir s’insérer dans le marché du travail et de trouver sa place sans avoir de qualification ou sans avoir de diplôme. Il y a une grande insuffisance de l’enseignement professionnel où les jeunes sans qualification ne peuvent y accéder que très difficilement. L’effort sur par l’apprentissage reste insuffisant notamment quand on voit ce que font nos voisins allemands dans ce domaine où les études en apprentissage sont une véritable institution.

Les faiblesses structurelles de l’accompagnement à l’emploi des jeunes les moins qualifiés sont pointées du doigt par les économistes du conseil d’analyse économique. Les dispositifs existants ne sont pas assez longs pour assurer un accès efficace à l’emploi. Les contrats aidés souvent ne vont pas au-delà d’une année et ressemblent trop souvent à une forme de traitement statistique du chômage et de la précarité.

Certains métiers dit manuels sont désertés, à tort, par les jeunes, même ceux en décrochage scolaire, presque un paradoxe! Ces métiers ne sont guère valorisés par la société et l’inconscient collectif. C’est ce qui explique que paradoxalement, même s’ils sont payés correctement, ces métiers manuels se trouvent en déficit de candidats dans les centres de formation d’apprentis et donc en déficit de main-d’œuvre sur le marché du travail.

Enfin la santé économique du pays est étroitement corrélée au nombre de jeunes sans emploi et hors du système scolaire. La crise de 2008 a indéniablement sa part de responsabilité, et la lenteur du rétablissement économique de certains pays (comme la France, l’Italie et l’Espagne) accompagnée d’une croissance économique anémique n’arrangent pas les choses.

Texte et dossier : apprendreaapprendre.com / Jean-François MICHEL

 

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