Dernière modification de l’article le 6 juin 2019 par Admin

Est-ce que le cerveau des garçons est plus fort en mathématiques que celui des filles ? Est-ce que nous utilisons vraiment 10% de nos capacités cérébrales ? Êtes-vous plutôt cerveau droit ou cerveau gauche ? Voici quelques fausses croyances sur le cerveau et son fonctionnement et les applications dans l’éducation et la pédagogie.

Dossier réalisé par Olivier Charbonnier & Sandra Enlart auteurs du livre « Faut-il encore apprendre ? » aux éditions DUNOD. En collaboration avec Jean-François MICHEL auteur du livre « Les 7 profils d’apprentissage » aux éditions Éyrolles 2005, 2013 et 2019

Tout ne se joue pas avant trois ans

Les neurosciences, ces vingt-cinq dernières années ont battu en brèche quelques fausses certitudes. D’abord, tout ne se joue pas pour le cerveau avant trois ans, comme l’ont cru certains parents disposés à inscrire leurs enfants dès le plus jeune âge dans des programmes de « tête à modeler ».

Les scientifiques ont montré que le développement du cerveau se terminait après l’adolescence. Mieux, tout au long de la vie, de nouvelles synapses et de nouveaux circuits peuvent se créer, et pas seulement dans les premières années de la vie.

10% de notre cerveau ?

Une seconde croyance affirme que nous n’utilisons que 10% de notre cerveau. Plus que faux, répondent les chercheurs. Les techniques d’imagerie cérébrale prouvent que notre cerveau est totalement actif. Même immobile, les yeux fermés, on essaye de faire le vide en soi, aucune zone cérébrale ne reste pour autant inactive.

Cerveau gauche, cerveau droit

Une troisième croyance – encore largement entretenue par les formateurs en développement personnel – affirme que l’on serait plutôt « cerveau gauche » ou « cerveau droit ». L’idée était séduisante. L’hémisphère gauche était le siège du rationnel, de la parole, de la pensée analytique alors que l’hémisphère droit représentait l’intuitif, l’émotionnel, le synthétique, le non verbal.

Mais là encore, ces assertions ne résistent pas aux travaux conduits en neurosciences. D’abord parce que les deux hémisphères ne sont pas des entités fonctionnelles et anatomiques séparées. Ils communiquent en permanence. [1]
Même s’il existe des asymétries fonctionnelles selon les activités que nous réalisons, l’imagerie cérébrale (TEP et IRM) a plutôt montré que nos deux hémisphères travaillent ensemble pour toutes les fonctions cognitives. Plus encore, ils pourraient d’autant plus interagir que les exigences de l’activité à réaliser sont fortes.

Nota : pour en savoir plus consulter le dossier Comment apprendre à apprendre, 6 erreurs à éviter

X Y, quelle différence ?

Enfin, last but not least, que n’a-t-on pas entendu sur les différences entre les cerveaux des hommes et ceux des femmes ! Contrairement à l’homme, les fonctions du langage seraient prises en charge par les deux hémisphères chez la femme. De même, le cerveau masculin serait plus familier avec les raisonnements abstraits, notamment les mathématiques. Ces assertions sont aujourd’hui mises en cause, même si la question nourrit encore bien des polémiques.

Catherine Vidai, neurobiologiste et directrice de recherche à l’Institut Pasteur, rappelle qu’il n’existe pas, d’un point de vue statistique, de répartition hémisphérique significative distincte des aires du langage entre les deux sexes. Quant aux mathématiques, une enquête portant sur un échantillon de 10 millions d’élèves montrait en 1990 que les hommes obtenaient de meilleurs résultats aux tests de mathématiques que les femmes. La même enquête, réalisée en 2008, mettait les deux sexes à égalité.

Ce rééquilibrage s’expliquerait par une meilleure mixité des filières scolaires davantage que par un fonctionnement cognitif différent. La même année, une étude réalisée auprès de 300 000 adolescents dans quarante pays permettait d’établir un lien causal fort entre la réussite en mathématiques et l’environnement socioculturel. Alors que les filles battent les garçons aux tests mathématiques en Islande, ces derniers les devancent en Corée et en Turquie et les résultats sont analogues en Norvège et en Suède.

En fait, il peut exister des différences morphologiques et fonctionnelles entre le cerveau d’un homme et d’une femme, mais il peut en exister tout autant entre deux individus du même sexe. Surtout la plasticité permet à nos cerveaux de pouvoir se transformer tout au long de la vie…

Laisser faire dame nature

En 2003, un homme de 44 ans se présente à l’hôpital de la Timone à Marseille pour un léger problème à la jambe gauche.

Les médecins lui font passer une série d’examens et découvrent à l’imagerie que cet homme a un « cerveau atrophié et compressé ».
Marié, père de deux enfants, agent dans la fonction publique, il mène pourtant une existence normale. Tout juste évalue-t-on son QI à un niveau inférieur à la moyenne.

L’histoire de cet homme nous intéresse parce qu’elle met l’accent sur la plasticité cérébrale, qui permet au cerveau de s’adapter à une pathologie afin de permettre par un fonctionnement différent un comportement physique, intellectuel, éducatif et social « normal ». Mais alors, si le cerveau est capable de s’accommoder, ne sommes-nous pas en train de nous agiter inutilement lorsque nous cherchons à l’entraîner ? Pourquoi ne pas laisser Dame Nature faire son travail ? « Si quelque chose se produit très lentement sur une assez longue période, peut-être des décennies, les différentes parties du cerveau prennent en charge des fonctions qui auraient normalement été remplies par la partie mise de côté », suggère M. Muenke, spécialiste des troubles cérébraux pédiatriques au National Human Cenome Research Institute, pour expliquer le cas de cet homme.

En d’autres termes, des réorganisations compensatrices peuvent avoir lieu à condition qu’on leur en laisse le temps. Face à certaines pathologies du cerveau évoluant rapidement, nous n’aurions pas le temps de nous adapter. D’où l’intérêt de s’engager dans des exercices de stimulation pour lutter contre une progression trop rapide de la maladie.

Domestiquer son cerveau

Mais qu’en est-il lorsqu’il n’y a pas de maladie ? Pourquoi muscler artificiellement le cerveau ? Cette stimulation ne s’exerce-t-elle pas naturellement, plus encore depuis dix ans ? Comment faire la part des choses entre une stimulation nécessaire sur le plan médical et un emballement collectif discutable ?

Le débat se dilue rapidement dans une vaste confusion mêlant sans distinction des questions de nature et d’enjeux différents. Il y a d’abord celle du vieillissement de la population, dont la dégradation des capacités cognitives constitue un sujet de société autant qu’elle ouvre un formidable marché aux marchands de confort en tout genre. Les politiques de santé publique participent également aux bruits qui entourent le cerveau. En faisant de l’hygiène de vie un enjeu sociétal majeur, elles nous confondent. Sans qu’il soit toujours aisé de faire la part des choses entre des pathologies inquiétantes (maladies neuro-dégénératives…) qu’il est légitime de combattre et un hygiénisme teinté d’idéologie…

La volonté de ne pas se laisser dépasser par une société de la performance individuelle constitue une autre bonne raison de se muer en activiste du cerveau. Sociabilité, employabilité, adaptabilité, efficacité, créativité exigent une activité physique et mentale régulière. Si l’on ajoute à cela le développement de nouvelles technologies médicales et les formidables possibilités qu’elles ouvrent pour comprendre et soigner notre cerveau, tout semble réuni pour faire de la stimulation du cerveau une question individuelle et collective de premier plan dans les prochaines années.

On ne peut que saluer ces nouvelles perspectives offertes par la science. Elles nous laissent entendre qu’il est désormais possible de domestiquer son cerveau et de retarder ainsi quelques dramatiques pathologies mentales. Tentant…

Stimuler, stimuler, stimuler

Tellement tentant qu’en moins de cinq ans, la stimulation du cerveau s’est affirmée comme un enjeu économique de premier plan. Parce qu’il est devenu un phénomène de société, le cerveau est victime de son succès. Il nourrit tous les fantasmes jusqu’à devenir un objet très lucratif. Le docteur Kawashima a largement contribué à faire émerger cette question sur la place publique en diffusant en 2005 son programme d’entraînement cérébral à la base line légèrement anxiogène : « quel âge a votre cerveau ? ».

« Le jeu nous propose d’améliorer substantiellement nos capacités cognitives », affirment ses promoteurs. Depuis, l’entraînement de son cerveau est devenu un puissant moyen de faire vendre. Autrefois cantonnés aux pages des magazines dans la rubrique « Loisirs », les tests de QI, les jeux mathématiques, de mémoire ou de logique se sont invités en première page jusqu’à être l’objet de numéros spéciaux et à coloniser nos univers numériques.

Les sudokus, jeux des 7 erreurs et autres mots fléchés se sont auto-labellisés « entraînement cérébral ». On parle sans détour d’aérobie cérébral, de gym du cerveau, de mind mapping. Les salons grand public sur la santé, habituellement dédiés à la santé physique, commencent à laisser une place non négligeable à la santé mentale. On y évoque tour à tour l’amélioration de sa mémoire, de sa capacité à réfléchir plus rapidement et à mieux s’organiser dans tous les aspects de sa vie. Voire même « la possibilité de vieillir avec succès grâce au programme anti-âge X ». Les pilules amincissantes et les régimes en tout genre sont passés au second plan.

Que l’on s’en offusque ou que l’on s’en réjouisse, le cerveau est aujourd’hui une préoccupation quotidienne majeure. Et il fait vendre.

>> Quels enseignements pratiques <<

.1 – Le cerveau est en constante évolution. Un élève qui a des difficultés aujourd’hui sur une matière, sur un sujet, peut devenir très compétent demain. Pour peu qu’il sache apprendre. Rien n’est figé.

.2 – Lorsque vous transmettez un savoir, assurez-vous d’y associer du plaisir dans l’apprentissage, même si ce n’est pas toujours facile. Ce qui fonctionne le mieux : l’apprentissage par les jeux. [2] et [3]

.3 –  Ces nouvelles connaissances sur le cerveau vous servent à modifier votre point de regard sur l’élève. Ainsi vous modifiez votre attitude sans même le savoir et donc l’effet sur l’élève. Cela a un lien direct avec l’effet Rosenthal.[4]. Si vous pensez qu’un élève est nul, qu’il n’est pas du tout doué, il se comportera ainsi et effectivement aura un mauvais résultat. Au final vous constatez que vous aviez raison, l’élève est nul. C’est ce que l’on appelle la prophétie autoréalisatrice. [5]

>> Pour en savoir plus sur le fonctionnement du cerveau <<

Quand le cerveau est plastique

Le cerveau s’adapte à son environnement

 

L’attention et l’apprentissage

Dossier : Olivier Charbonnier & Sandra Enlart. Contribution de Jean-François MICHEL 

[1] «An Evaluation of the Left-Brain vs. Right-Brain Hypothesis with Resting State Functional Connectivity Magnetic Resonance Imaging» ·  Brandon A. Zielinski, Michael A. Ferguson, Janet E. Lainhart, Jeffrey S. Anderson Plos One août 2014 https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0071275

[2] «  S’amuser et apprendre l’économie? Le pari gagnant des jeux d’éducation financière » AFP05/06/2019

[3] « Quelle utilisation du jeu dans l’enseignement ? » (Partie 1)(Partie 2) 

[4] «  Qu’est-ce que l’effet pygmalion ? » Interview de Sylvain Sylvain Delouvée Maître de conférence en psychologie sociale à l’université Rennes 2

[5] «  Expect the Best: On the Power of Expectation : Research on how our expectations for our children could affect their behavior » – Vanessa LoBue Ph.D. PsychologyToday  Sept. 2018

Eric Haseltine Ph.D. « Do We Only Use 10% of Our Brain? » https://www.psychologytoday.com/us/blog/long-fuse-big-bang/201503/do-we-only-use-10-our-brain

Pour plus d’informations et de ressources sur le QI « Peut-on augmenter le QI des élèves ? » https://www.apprendreaapprendre.com/reussite_scolaire/lintelligence-qi-1/

« 70% des surdoués sont en échec scolaire » Figaro étudiant Publié le 23/11/2012 https://etudiant.lefigaro.fr/les-news/actu/detail/article/70-des-surdoues-sont-en-echec-scolaire-554/

Études sur l’augmentation du QI

Ramsden S1Richardson FMJosse GThomas MSEllis CShakeshaft CSeghier MLPrice CJ.

« Verbal and non-verbal intelligence changes in the teenage brain.» revue Nature 2011 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22012265

Sarah Cassidy,  Bryan Roche,  Steven C. Hayes, 

« A Relational Frame Training Intervention to Raise Intelligence Quotients: A Pilot Study » https://opensiuc.lib.siu.edu/tpr/vol61/iss2/2/

Études sur les intelligences multiples

Lynn Waterhouse « Multiple Intelligences, the Mozart Effect, and Emotional Intelligence: A Critical Review » Pages 207-225 | Published online: 08 Jun 2010

https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1207/s15326985ep4104_1

Howard Gardner & Seana Moran « The Science of Multiple Intelligences Theory: A Response to Lynn Waterhouse »
Version of record first published: 08 Jun 2010.

http://emilkirkegaard.dk/en/wp-content/uploads/The-Science-of-Multiple-Intelligences-Theory-A-Response-to-Lynn-Waterhouse.pdf

Évolution et plasticité du cerveau 

John Arden – «  Comment la plasticité du cerveau aide à apprendre » – https://www.apprendreaapprendre.com/reussite_scolaire/apprendre-aide-toi-ton-cerveau-t-aidera/
John Arden «  Les 5 clés du cerveau – Pour l’entretenir et le dynamiser »
https://www.amazon.fr/cl%C3%A9s-cerveau-Pour-lentretenir-dynamiser/dp/2703310587

Lynette L. Craft, Ph.D. and Frank M. Perna, Ed.D., Ph.D. « The Benefits of Exercise for the Clinically Depressed » . 2004; 6(3): 104–111 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC474733/

« Comment apprendre à apprendre : 6 erreurs à éviter » https://www.apprendreaapprendre.com/reussite_scolaire/comment-apprendre-a-apprendre/

Notes concernant les programmes d’entraînement cérébral

On pourrait logiquement penser que les programmes d’entrainement cérébral  sur console de jeux ou sur ordinateur permettraient de développer les capacités, notamment du QI.

Différentes expériences  scientifiques ont montré un effet bénéfique négligeable.

En 2008 Sonia Lorant de l’université de Strasbourg a mené une étude sur des élèves de dix ans.   6 tests (scolaires ou issus d’un test d’intelligence) ont été réalisés par le groupe d’enfant qui a réalisé un entraînement pour un programme d’entraînement cérébral du Dr. Kawashima sur console ou un autre programme d’entraînement cérébral ludique.

https://www.researchgate.net/publication/247282565_Kawashima_vs_Super_Mario_Should_a_game_be_serious_in_order_to_stimulate_cognitive_aptitudes

Précision importante: cette expérience est différente de celle de Sarah Cassidy, où le programme d’entrainement est centré sur les aptitudes sociales … (comme la résolution de conflits, reconnaissance  différences chez autrui, etc.). L’étude de 2011 concerne une évolution du QI.

Résultat : l’effet était faible et non supérieur à un groupe contrôle d’enfant (à savoir sans entraînement) ou à un groupe qui ne s’entraînait qu’à des jeux papier-crayon (magazine pour enfants).

Des résultats négatifs analogues ont été montrés sur une large population de 430 participants adultes (âge moyen d’environ 40 ans).

Une étude menée par l’équipe d’Adrian, Owen de l’université de Cambridge complète l’étude de Sonia Lorent. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2884087/

Ici la question n’était pas de savoir si les performances aux tests cognitifs peuvent être améliorées par une série d’exercices d’entrainement cérébral, mais plutôt si ces avantages se transfèrent à d’autres tâches non entraînées ou conduisent à une amélioration générale du niveau de fonctionnement cognitif.

Dans cette étude, l’entraînement s’est fait sur six semaines auquel ont pris part 11 430 participants. Ceux-ci se sont entraînés plusieurs fois par semaine sur des tâches cognitives conçues pour améliorer le raisonnement, la mémoire, la planification, les compétences visuo-spatiales et l’attention. Bien que des améliorations aient été observées dans chacune des tâches cognitives qui ont été entraînées, aucune preuve n’a été trouvée pour les effets de transfert vers des tâches non entraînées, même lorsque ces tâches étaient cognitivement étroitement liées.

Vous pouvez lire l’excellent article «  Non, les applis d’entraînement cérébral ne rendent pas plus intelligent » – Un article de Boris Manenti Publié le 06 octobre 2016 L’obs :

https://www.nouvelobs.com/tech/20161006.OBS9453/non-les-applis-d-entrainement-cerebral-ne-rendent-pas-plus-intelligent.html

Alors que faut-il penser des entraînements du cerveau ? C’est efficace, pas efficace ?

Il y a les expériences scientifiques qui vous donnent des informations.

A vous de voir.

Mais rien ne vaudra votre propre expérience.

Comme le dit le blogueur  Olivier Rolland, « soyez des sceptiques intelligents, testez, expérimentez ».

Si vous êtes satisfait par un programme d’entraînement cérébral, continuez et gardez-le. Sinon arrêtez.

Olivier Charbonnier Président de Consultant sans frontière. D.G. de Interface (Etudes, conseil et formation). Sciences Po et ESCP. Sandra Enlart – D.G. de Entreprise et Personnel (centre de ressources, conseil et formation pour les RH). A publié une dizaine d’ouvrages et participé notamment au « Traité des sciences et techniques de la formation », Dunod, 2e ed. 2007. DEES de psychologie clinique, IEP Paris. Professeur en sciences de l’éducation à l’université de Genève.

Pour voir le livre: Cliquez ici

4 Commentaires

  1. Et que pensez vous de cette idée qu’une partie des difficultés que retrouvent les enseignants dans leurs classes depuis quelques années (concentration, motivation, intérêt…) seraient liées à une modification ou une évolution du cerveau face aux différentes sollicitations dès le plus jeune âge ? (enfants sur stimulés, tout tourne autour de lui…)
    Un modèle pédagogique élaboré pour des enfants plutôt « cerveau gauche » (obéissant, logique, concret…) alors que les enfants ont actuellement tendance à vouloir du sens dans leurs apprentissages car ils veulent tout comprendre, ils sont créatifs, sensibles à l’environnement, aux autres…

    C’est ce que nous constatons dans nos classes.

    Évidemment je caricature et je me doute bien que les interactions entre la partie gauche et la partie droite sont nombreuses et communes à tous les cerveaux… Mais je parle de tendances, de légères modifications qui seraient visibles dans nos classe ?

    • Bonjour,
      Merci pour votre message.

      seraient liées à une modification ou une évolution du cerveau face aux différentes sollicitations dès le plus jeune âge ?

      Je ne pense pas. Les neurosciences ne sont pas capables de mesurer l’évolution du cerveau. Pour autant, intuitivement, il est légitime de penser que les jeunes ont de nouvelles sollicitations qui n’existaient pas ou peu, il y a seulement 10 ans.

      Un modèle pédagogique élaboré pour des enfants plutôt « cerveau gauche » (obéissant, logique, concret…)

      Les neurosciences ont montré que le concept de cerveau gauche / cerveau droit, n’est pas fondé. J’exclus le terme de neuromythe, qui n’est qu’une façon de coller une étiquette pour discréditer une idée ou une méthode. Rien à voir avec la science d’ailleurs.
      Cependant, il a été montré qu’en effet, il y a des enfants dans le rationnel (que vous appelez cerveau gauche) et des enfants qui sont plus dans l’émotionnel, dans la créativité. Bref chacun est différent, chaque élève est différent.

      Je pense que notre système ne peut factuellement pas s’adapter à tout le monde, à tous les élèves. C’est une fausse bonne idée qui vient d’une bonne intention de la pédagogie différenciée.

      D’après moi (et mon expérience), le problème vient du fait que les élèves (aussi bien que les enseignants) ne savent concrètement comment ils apprennent. Ainsi il y a un flou que l’on tente de combler par des méthodes pédagogiques. Là encore, il y a des méthodes qui fonctionneront pour certains et pas pour d’autres.

      Bref, en voulant s’adapter à tous les élèves, on ne s’adapte à personne, les enseignants sont déboussolés (et démissionnent) et les élèves sont , bien malgré eux, en position de victimes. Alors se manifeste 2 courants : celui de s’adapter encore plus aux élèves, car on ne va pas assez loin, et l’autre qui revient à un enseignement basé sur le rationnel (qui fait tout autant de dégât). Et c’est ce que vous constatez.

      Comme aussi bien les enseignants que les élèves n’ont pas de boussole sur leur façon concrète d’apprendre, tout le monde est perdu.

      La solution :
      – Que les élèves sachent comment ils apprennent concrètement, connaissent leurs profils d’apprentissage.
      – Le rôle des enseignants est d’aider les élèves à s’adapter aux différentes forment d’enseignement qu’imposent les matières : on ne peut pas enseigner de la même façon la physique que le français.

      L’avantage de cela, c’est d’amener les élèves a être responsable de leur apprentissage pas être victime.
      ET cela fait beaucoup de bien aux élèves ainsi qu’aux enseignants.

      EN espérant avoir pour répondre à vos questions.

      Jean-François

    • Merci pour votre message.
      Justement, il est montré que le programme du docteur Kawachima n’apporte pas grand chose au développement cérébral comme vous l’indiquez bien.

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